Entretiens

"Nous souhaitons sensibiliser les candidats à la présidentielle aux enjeux de l'événementiel"

Présidentielle, aides au secteur, décélération temporaire du marché de l'événementiel, RSE... Myen fait le point sur ces sujets avec Pierre-Louis Roucaries, co-président de l'Union Française des Métiers de l'Evénement (UNIMEV). 

Publié le 12/01/2022 à 16:08, mis à jour le 20/06/2022 à 16:53.

Pierre-Louis Roucaries
© DR

Epargné par le rétablissement des jauges, le secteur de l’événementiel demeure néanmoins très fragilisé. Quelle est la situation à date ? 

Alors que l’activité était globalement bien repartie depuis septembre, les annonces gouvernementales de début décembre de suspension des « moments de convivialité en entreprise » ont tout ralenti. Les adhérents d’UNIMEV, et plus globalement les acteurs de l’événementiel professionnel, ont subi un frein dans leurs activités. En conséquence, les traditionnels événements d’entreprise de fin ou de début d’année ont purement et simplement étaient annulés à près de 80%. Et pourtant, la filière n’est sous le coup d’aucune interdiction ! L’activité corporate devrait toutefois reprendre dès le mois de février.

Heureusement, le gouvernement est à notre écoute et la non-application des jauges sur les foires et salons est un bon exemple de leur considération (...)

Heureusement, le gouvernement est à notre écoute et la non-application des jauges sur les foires et salons est un bon exemple de leur considération et une belle victoire pour la reconnaissance du poids du secteur que défend ardemment UNIMEV. Malgré quelques annulations et principalement des reports liés entre autres à l’absence de clientèle internationale, la majorité de ces événements pourront donc se maintenir.

Nous avons également été entendus sur la remise en place de certaines aides vitales pour notre profession. Mais dans cette période incertaine, il est encore nécessaire d’envisager des mécanismes d’assistances complémentaires et prolongées dans le temps pour aider un secteur a la temporalité très spécifique (il faut plusieurs mois pour préparer un événement). Ce sera assurément à l’ordre du jour des prochains échanges entre UNIMEV et le ministère de l’économie.

Comment vos adhérents s’adaptent-ils, une nouvelle fois, à cette situation de stop & go ? 

C’est certainement le plus difficile à gérer. Notre activité n’est pas linéaire et supporte très mal ces ondulations. Mais les acteurs événementiels font preuve de beaucoup de résilience et s’adaptent depuis 2 ans. Quant au changement de pass, du sanitaire au vaccinal, nous y sommes favorables du moment que l’on peut exercer nos activités. Le pass et l’ensemble du protocole sanitaire n’ont d’ailleurs pas été un frein au moment de la reprise, bien au contraire.

A l’occasion du dernier Salon des Maires, l’Unimev dévoilait un Livre Blanc à destination des politiques. Une sensibilisation toujours indispensable ? 

Nous avons en effet souhaité interpeller les candidats à la présidentielle d’avril 2022 mais également les élus de tous bords. Le Salon des Maires de novembre dernier était un bon point de départ pour notre travail de sensibilisation politique à nos enjeux futurs. Les élus locaux sont des prescripteurs hautement importants et symboliques pour notre secteur. Les événements sont les âmes des territoires, les animateurs de leurs communautés et bien entendu les moteurs du tourisme d’affaires hexagonal. Les événements participent à la vie économique locale. Ils joueront assurément un rôle dans la relance du pays.

Nous dévoilons 6 grands enjeux, 5 thématiques et finalement 20 propositions concrètes (...)

Dans le Livre Blanc UNIMEV, réalisé en partenariat avec Créalians (Fédération française des métiers de l'exposition et de l'événement) et Lévénement (Association professionnelle française des entreprises de conseil, de création et de production en communication événementielle), nous dévoilons 6 grands enjeux, 5 thématiques et finalement 20 propositions concrètes orientées par exemple vers la transformation numérique, l’hybridation, la responsabilité environnementale.

Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos lecteurs/organisateurs d’événements en ce début d’année ? 

C’est une des pires crises que l’événementiel ait connu depuis la Seconde Guerre mondiale. Je peux donc comprendre l’usure du temps qui marque les acteurs. Mais lors de la reprise du dernier semestre 2021 (avant le nouveau stop de la 5ème vague), nous avons constaté la volonté forte de l’écosystème, visiteurs, clients, exposant, de se voir et d’échanger en présentiel. L’envie de se retrouver sur des événements, foires, salons, congrès, événements corporate ou sportifs est très forte. De plus, la peur n’est plus la même qu’en début de crise, car nous avons des outils performants et nous avons le savoir-faire professionnel. Après tout, nous sommes habitués à la gestion des flux de personne. Certes, nous allons devoir vivre avec cette menace de nouvelles vagues mais grâce à notre professionnalisme, les mesures sanitaires et l’attente du public et des clients, l’événementiel professionnel, fleuron économique français, renaîtra plus fort et plus beau.

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