L’édito

Plateforme, mon amour ! 

C’est un glissement de terrain qui s’est opéré peu à peu, à l’aune d’une ligne de démarcation plus ténue et poreuse que jamais entre sphères privée et professionnelle. Je veux parler du phénomène de la drague sur les plateformes pros qui se développe depuis plusieurs années, boosté par les années Covid.

Par Laurence Rousseau, publié le 01/05/2024 à 18:00, mis à jour le 02/05/2024 à 07:47.

Plateforme, mon amour !
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Exit donc les Tinder et autres plateformes de rencontres amoureuses, place à LinkedIn pour envoyer un message à votre future âme sœur ! 

Selon une étude réalisée par le site américain DatingNews.com, 54% des sondés âgés de 20 à 40 ans rencontrent leurs partenaires via des plateformes de mise en relation professionnelles telles que LinkedIn, mais aussi des outils de télétravail comme Slack ou Teams. De quoi compliquer les affaires des plateformes spécialisées dans le dating, dont le modèle économique est intrinsèquement mis à mal par les couples qui se forment, soit deux clients qui sortent du game en même temps. 

Certes, de Meetic à Meet In par exemple, il n’y a qu’une lettre pour différencier deux marques parties prenantes de l’industrie de la rencontre, mais pas tout à fait de la même. On sait par ailleurs que les séminaires et autres réunions professionnelles sont des moments propices pour nourrir des idylles, mais que “ Ce qui se passe ici, reste ici ”, selon l’expression consacrée. Reste qu’à chaque plateforme sa vocation, et à chaque moment son objectif. Et qu’une autre ligne ne doit pas être dépassée : celle qui sépare la drague du harcèlement. 

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