Vitrine de la France à protéger

Programmée il y a six mois et annulée deux jours avant sa tenue, cette visite officielle du souverain britannique nous rappelle, s’il s’en fallait, l’extrême vulnérabilité des événements face aux circonstances extérieures.

Dans le contexte actuel, il est évident que le gouvernement français s’est rangé du côté de la raison en remettant cette visite à des lendemains meilleurs. Après les scènes qui ont déjà fait le tour des médias du monde entier de poubelles parisiennes amoncelées, puis brûlées dans une ambiance de quasi guérilla urbaine, il n’aurait plus manqué de voir Charles III côtoyer des manifestants brandissants une guillotine, même si en matière de régicide et de conflits sociaux les Anglais ne manquent pas d’expérience également. 

Mais au pays des Gaulois réfractaires et des guillotineurs de roi, reconnaissons-nous un véritable savoir-faire en termes de théâtralisation de la revendication dans l’espace public. On pourrait même s’en faire une spécialité, avec par exemple des incentives clés en main « Escape games spécial cortège syndical », « Rallyes motorisés avec la Brav-M » ou des remakes de Koh Lanta dans les Deux-Sèvres. Certes, si jouer à se faire peur est une tendance avérée, un exutoire à une époque anxiogène, je doute néanmoins que la thématique soit porteuse sur le long terme. Et si nous sommes très doués pour manifester, ne devenons pas les champions de la casse. Il en va de de notre art de recevoir et de notre attractivité, des éléments constitutifs de la vitrine France qu’il faut protéger et non briser.