Plus c’est gros, plus ça passe !
Dans un mois, la COP 28 débutera à Dubaï. S’élèveront alors, une fois encore, des voix pour dénoncer l’incohérence d’organiser cette Conférence des Parties dans un pays qui se place notamment dans le peloton de tête de la production de CO2 par habitant.
Par Laurence Rousseau, publié le 25/10/2023 à 17:56, mis à jour le 25/10/2023 à 17:56.
On sera aussi chiffonné de voir le sultan Al Jaber présider cette COP, alors qu’il dirige notamment la compagnie pétrolière émiratie ADNOC. Une position de conflit d'intérêt évidente, même si on entend la volonté des Emirats Arabes Unis de sortir de l’âge des énergies fossiles. Comme la Coupe du monde de football au Qatar, cette COP dubaïote donnera du grain à moudre aux polémiques sur fond de greenwashing et de soft power.
D’ici là, revenons sur un tour de passe-passe que vient de nous offrir la FIFA. La fédération internationale de football a ainsi annoncé que la Coupe du monde de 2030 se déroulera concomitamment sur 3 continents et six pays (Portugal, Espagne, Maroc, Uruguay, Argentine et Paraguay). Certaines mauvaises langues voient dans cette décision inédite une bonne manière de faire le jeu de l’Arabie saoudite, seule candidate en lice pour recevoir la compétition en 2034. Une candidature qui a certainement joué dans la sélection des pays hôtes pour 2030. Ainsi, le choix de l'Uruguay, de l'Argentine et du Paraguay comme pays organisateurs de la Coupe du monde 2030 permet à la FIFA de respecter le fameux principe de rotation des continents. Et donc d’ouvrir largement la porte à l’Arabie saoudite pour 2034. Réponse attendue lors du 74e congrès de la FIFA, qui se tiendra en juin 2024 au Qatar. En attendant, le sport-business aura une nouvelle fois démontré qu’il ne manque pas de répondant pour trouver comment financer des compétitions sans cesse plus grandes, et ce en faisant fi des principes élémentaires en termes d’impact environnemental. In fine, c’est encore le climat qui est le grand perdant de cette course en avant.
