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La Presse au Futur et vous - « Un produit qui en remplace un autre, c'est ça aussi la vitalité de la presse mag ! »

Publicitaire (Havas Conseil, Alliance), passionné par les médias (président de l'OJD, DG de Motor Presse, de l’APPM, de la SEPM) et fondateur de My Event Network,  Xavier Dordor en connaît un rayon sur la presse. Trois questions essentielles sur l'avenir du secteur.

Publié le 16/11/2022 à 17:47, mis à jour le 23/11/2022 à 16:46.

Xavier Dordor
© DR

Xavier Dordor, la presse papier, c'est la fin ou le commencement ?

Ni l'un ni l'autre, c'est une transformation. Quand on se rend chez un marchand de journaux, on s'aperçoit d'une multiplicité de titres qui n'existait pas avant. Donc, oui, la presse va bien. Mais quand on regarde les chiffres de vente des publications qui ont une périodicité régulière – quotidienne, hebdo, mensuelle –, on ne peut nier une baisse importante. Pour contrer cette baisse, plusieurs groupes de presse lancent des produits avec des parutions plus lâches, ce que j'appelle les « n'importequoimadaires » à des prix assez élevés. Le Figaro l'a bien compris, par exemple : il sort des publications autonomes sur la santé, la cuisine ou autres, il lance une chaîne de télé…

Avant, l'info était essentielle pour qu'un journal survive. Aujourd'hui, elle est un élément parmi d'autres. Qu'en pensez-vous ?

Je suis moins pessimiste que vous. Il y a une vingtaine d'années, les journalistes n'étaient pas vraiment plus libres : ils devaient sélectionner les infos dont ils allaient parler, des équipes commerciales – je ne parle pas des journaux d'actu pure mais des publications plus « lifestyle ». Ce qui est sûr, c'est qu'on n'a plus les moyens de travailler comme avant, il faut donc inventer de nouvelles façons de travailler. Aujourd'hui, la notion de magazine supporte plusieurs canaux : papier, digital, newsletter, événementiel, conférences… Et tant pis pour ceux qui ne s'en sortent pas. Un produit qui en remplace un autre, c'est aussi ça la vitalité de la presse !

Quelle est pour vous la plus belle réussite de presse depuis deux ans ?

Sans nommer de titre en particulier, je donnerais un grand coup de chapeau à la presse régionale. Pendant la crise du Covid, et alors que la télévision était complètement dans l'instant de manière obsessionnelle, la PQR a su prendre du recul en allant dans le local, en couvrant des sujets profonds. Ça a été une énorme bulle d'air.

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