L’édito

MyMetaEventNetwork ?

Meta. On n’a jamais autant célébré ce mot grec. Déjà, le concept de méta-média avait déjà fait couler beaucoup d’encre. Télévision, video, internet furent présentés tour à tour comme des méta-médias avec avantages de prédominance et d’inclusion des autres médias ou langages. Aujourd’hui, c’est le metaverse. Alternative virtuelle inspiré de la science-fiction (cf des romans comme « Snow Crash » ou « Ready Player One »). Virtuel est en fait le mot important de toute l’histoire d’autant plus que Facebook vient de tuer le préfixe Meta en l’annexant.

Par Xavier Dordor, publié le 03/11/2021 à 09:58, mis à jour le 04/11/2021 à 08:21.

MyMetaEventNetwork ?
© DR

L’homme court depuis toujours après cette idée d’alternative virtuelle pour ré-enchanter son quotidien. Pour cela, il utilise au mieux les techniques disponibles de chaque époque. Ce fut notamment la parole des baladins itinérants du Moyen-Âge, la fiction des romans populaires publiés en feuilletons dans les quotidiens au XIXème siècle, la lanterne des Frères Lumière, le petit écran qui marginalise le grand, le smartphone qui annonce l’ubiquité,  ...J’arrête sur l’histoire récente, vous la connaissez comme moi. Et pourtant qui se souvient de Second Life qui nous promettait en 2003 cette vie parallèle et schizophrène ?

Les acteurs de ces technos cherchent à chaque fois à faire oublier le hard et se re-légitiment par les nouvelles opportunités de dédoublement sociétal. Tous veulent ainsi donner du sens à l’humain au-delà de leurs performances. Que ce nouveau metaverse fasse irruption juste après une pandémie planétaire est tout à fait logique. Que Facebook s’en fasse le héraut au détour de « cinq ans d’humiliations » vécus par son fondateur (sic) l’est tout autant. Dépasser le réel pour mieux le sublimer. La différence cependant comme le relève MZ est que cette fois-ci, d’innombrables entreprises partout dans le monde sont d’ores et déjà impliquées dans cette nouvelle virtualité peuplée d’avatars et de gaming. Facebook saisit le flambeau sachant très bien le meta écho que sa puissance pourra donner à son message universel. On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même.

Le virtuel est au cœur de l’événementiel de demain. C’est l’étape suivante du digital aujourd’hui quasi maîtrisé. Des agences événementielles et digitales, des creusets comme Laval Virtual ont déjà avancé leurs pions et leurs avatars. Convergence est le mot d’ordre et expériences en est le mantra. Le débat des events, si débat il y a, n’est plus dans une opposition présentielle / distancielle, mais dans une complémentarité réelle/ virtuelle qui animera le niveau d’hybridation retenu. Celui-ci résulte d’un choix fondamental porté par chaque organisateur pour chaque event. La nature de l’émotion recherchée, son intensité, ses expériences et ses partages, seront plus que jamais les éléments distinctifs de chaque event. La palette des outils des agences va considérablement s’élargir rendant l’événementiel toujours plus compétitif. Le risque est pour le donneur d’ordre : voulant multiplier les modes d’accès, offrir en permanence le choix le plus vaste d’expériences et afficher la modernité la plus avancée, le coût des events va exploser. Attention au ROI. 

Le plus grand bénéfice sera pour le futur participant, c’est lui le gagnant de l’événementiel de demain : il choisira/ modifiera/ actualisera son propre niveau d’expérience réelle ou virtuelle. Comme il veut. Acceptera- t-il de payer pour autant selon le niveau retenu ? Rien n’est moins sûr. 

Xavier Dordor 

À lire aussi