Entretiens

« Unimev œuvre à un plan de relance discuté actuellement avec le gouvernement »

En cette rentrée, MyEN prend le pouls du secteur des rencontres professionnelles et événementielles. Le point avec Renaud Hamaide, nouveau co-président d'Unimev, et président de Comexposium. 

Publié le 25/08/2021 à 10:14, mis à jour le 25/08/2021 à 18:28.

Portrait Renaud Hamaide
© DR

Tout d’abord, pouvons-nous faire un point sur la situation de Comexposium ? Comment se présente la rentrée pour le groupe ?

L’activité a redémarré depuis juin sur un rythme un peu lent puisqu’il n’y a pas eu beaucoup d’événements, notamment en France. Sur l’Asie et l’Amérique du Nord où Comexposium est également présent, le trend est un peu plus soutenu. En septembre, nous avons un bon nombre d’événements au calendrier, marquant une reprise progressive telle que nous l’avions prévu., nous mettons en place le passe sanitaire et nos événements vont se tenir, en gardant l’agilité dont nous avons toujours su faire preuve. Certes, il y aura moins de participants étrangers mais nous avons bon espoir d’accueillir nombre de professionnels pour qui le média salon est un véritable outil de promotion et de business. La Retail Week, le SILMO Paris, les Assises de la sécurité ou encore tous nos salons de l’Etudiant se dérouleront donc comme prévu. Quant à la situation de Comexposium, actuellement en procédure de sauvegarde, nous avons une audience le 14 septembre au cours de laquelle nous présenterons un plan de sauvegarde auprès du tribunal.

Septembre est un mois très important pour l’activité événementielle. Est-ce que le passe sanitaire va être décisif pour assurer la reprise ?

Il y a un redémarrage qui s’opère, plus souple que l’année dernière, et les événements vont pouvoir se tenir même s’ils seront d’un volume moins important qu’il y a deux ans et la période pré-Covid. Le passe sanitaire nous offre un cadre propice pour reprendre nos activités et nos équipes savent très bien le gérer, nous avons donc les moyens de recevoir du public dans les meilleures conditions possible. La logistique sera renforcée avec les tests antigéniques qui sont réalisés sur site.

Succédant à Olivier Roux de GL events, vous venez de prendre la co-présidence d’Unimev aux côtés de Pierre-Louis Roucariès. Quelle est votre feuille de route ?

Tout d’abord, notre première mission est d’accompagner nos adhérents dans le dialogue avec les pouvoirs publics afin d’encadrer une reprise qui va être douce. Rappelons que les métiers de l’événementiel ont été parmi les plus impactés par la crise sanitaire et ont besoin d’être représentés.

Quel que soit le rythme de cette reprise, les discussions avec le gouvernement doivent être maintenues

Quel que soit le rythme de cette reprise, les discussions avec le gouvernement doivent être maintenues. Le second sujet qui a émergé à l’occasion de la crise concerne l’unité de la filière. Il va falloir que l’on fédère toutes les instances qui ont été créées à cette occasion. Je pense en particulier aux regroupements régionaux qui sont apparus à la faveur du Covid.

Où en est-on du plan de relance de l’activité que vous avez présenté au gouvernement ? Que faut-il en attendre et que demandez-vous ?

Nous avons beaucoup évoqué les aides du gouvernement, maintenant le véritable enjeu c’est la relance. Notre métier ne doit pas vivre d’aides. Certains pays, tels que l’Allemagne ou les pays d’Asie, se sont mis en situation d’accélération, sachant que le critère temps est absolument fondamental dans notre secteur. Il faut lutter contre l’inertie et regagner du temps. Un événement qui se déroule à la date prévue c’est une année de gagnée et un véritable acquis pour l’édition suivante. Donc l’Unimev travaille à un plan de relance en 10 points qui est en train d’être discuté avec le gouvernement.

Parmi les 10 points présentés, le plus important porte sur une mesure fiscale d’accompagnement au retour sur les événements, de type surinvestissement

La décision devrait être imminente, normalement d’ici la fin août, pour une intégration dans le budget gouvernemental de 2022. Nous parlons bien d’un plan de relance et non d’un plan d’aides. Parmi les 10 points présentés, le plus important porte sur une mesure fiscale d’accompagnement au retour sur les événements, de type surinvestissement. Une bonne manière de privilégier le marché domestique face à la concurrence par ailleurs.

Craigniez-vous les défaillances de nos entreprises et une perte de savoir-faire ?

Plus la reprise tarde, plus la situation va être difficile. Certes, les aides ont permis de maintenir à flots bon nombre de PME du secteur mais encore une fois, le plan de relance demeure primordial. Il doit être le continuum des aides.

Comment voyez-vous évoluer les événements post-crise ? Allons-nous assister à des modifications radicales ?

Comme toute crise, la crise Covid a été un accélérateur de tendances. Tout d’abord, il y a le sujet du digital qui créée un véritable complément à nos offres. Nous n’allons pas shifter du présentiel au virtuel. Mais cette crise a démontré la nécessité de se doter d’outils digitaux et d’avoir une approche multicanale de nos événements. Nous devons être capables de parler à notre écosystème de manière continue.

Le seul bénéfice de ces derniers mois, c’est d’avoir fait la démonstration du caractère primordial de l’événementiel

Le seul bénéfice de ces derniers mois, c’est d’avoir fait la démonstration du caractère primordial de l’événementiel. Deuxième facteur à suivre, l’envergure mondiale versus internationale des events. Dès que les conditions le permettront, il y aura de nouveau des participants internationaux sur les événements mais est-ce que le phénomène sera mondial ? A court terme, je ne le crois pas. En ce qui concerne la France enfin, nous devrions être sur un bon trend durant les années à venir mais il nous faut être dynamiques et ne pas attendre les JO Paris2024 pour monter en puissance. Nous devons être les premiers à insuffler la relance et donner le drive.

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