« Le monde des études doit réussir à saisir et analyser l’instantané »

Une nouvelle fois le Printemps des Études va se distinguer par un contenu très riche. Comment seront déclinés les 3 thèmes à l’ordre du jour : émotions, innovation, stratégie ? 

Notre comité de programme a en effet identifié ces trois thèmes comme fils rouges de l’édition 2023 du Printemps des Études. La conférence inaugurale de Pierre Rosanvallon mettra en lumière le rôle des émotions, mais nous aurons également sur le sujet de nombreux contenus aux formats très différents. Visites guidées, Pitches Data, conférences et ateliers apporteront pour leur part des éclairages davantage métiers sur ce sujet. Ce sera la première année que notre événement scrutera autant les émotions, dans un contexte où le consommateur est de plus en plus volatil, avec des comportements souvent paradoxaux. Aujourd’hui, le défi de notre secteur est de réussir à saisir et à analyser l’instantané.

Nous aurons également des conférences sur le métavers, sur ChatGPT bien sûr, mais aussi sur les chatbots, les réseaux sociaux, les plateformes, etc.

Concernant les thèmes de l’innovation et de la stratégie, là aussi notre visitorat retrouvera une variété de formats. Nous traiterons par exemple de comment travaille-t-on aujourd’hui l’innovation et la R&D en tant que marque, ou encore de comment les innovations technologiques et digitales s’inscrivent au centre des préoccupations et des révolutions métiers. Ainsi nous aurons des conférences sur le métavers, sur ChatGPT bien sûr, mais aussi sur les chatbots, les réseaux sociaux, les plateformes, etc.

Pourquoi réfléchir à l’émotion, thématique dont l’historien et sociologue Pierre Rosanvallon viendra nous parler ? 

Le choix du thème de l’émotion est une manière de creuser davantage la notion très prégnante de l’incertitude. Dans son dernier livre Les Épreuves de la vie, comprendre autrement les Français, Pierre Rosanvallon analyse quatre émotions vécues par les Français, dont l’incertitude. J’avais donc très envie d’avoir son regard sur ce qui s’est passé au cours des dernières années, sachant sa capacité à mettre en perspective et à donner des clés de compréhension. D’ailleurs, il prône une nouvelle approche sociologique, davantage qualitativiste, et ébauche des pistes pour dépasser ces émotions, reconstruire un lien social à rebâtir sur le terrain du politique. Pour refaire société, en résumé.

Lors de sa prise de parole, Pierre Rosanvallon fera le lien entre émotion et prise de parole des marques, et dans un second temps, la journaliste Muriel Roy le soumettra à des questions portant sur le poids des réseaux sociaux ou de la désinformation, qui entretiennent des émotions exacerbées, et autres enjeux actuels.  

Dans le domaine des études comme ailleurs, l’arrivée de l’IA générative est vécue comme une véritable révolution techno. En quoi elle pourrait disrupter le marché du research ?

Le thème de l’intelligence artificielle sera évidemment largement traité, et sous de nombreux aspects. Que ce soit sous la dimension Machine Learning, ou celle de l’IA générative avec la présentation d’Ipsos qui lèvera le voile sur le sujet au Printemps des Études. Pour répondre à votre question sur la disruption, je pense que l’IA deviendra disruptive mais avec la nuance qu’apportent les nécessaires maîtrise et relecture humaines.

Quand on travaille avec l’IA, il faut savoir construire sa demande, ne pas utiliser n’importe quel vocable, etc.

Quand on travaille avec l’IA, il faut savoir construire sa demande, ne pas utiliser n’importe quel vocable, etc. Cela relève du savoir-faire des professionnels des études, déjà rompus à l’établissement de questionnaires. Cette nouvelle technologie va évidemment faire gagner du temps, permettre de brasser un corpus de datas bien plus important, d’affiner des tests packaging, mais le contrôle humain demeure nécessaire. Je fais confiance au monde des études pour faire concilier IA et ce sens de l’éthique qui le caractérise.

Les marques et annonceurs sont toujours en demande de davantage de profondeur et de granularité dans leur connaissance client. Quelles sont les innovations qui vont dans ce sens ?

Les nouveautés sont particulièrement nombreuses cette année. Les professionnels attendent le Printemps des Études pour les dévoiler et nous nous en réjouissons. Beaucoup de nouveaux produits d’écoute seront donc présentés, ainsi que de nouvelles fonctionnalités proposées par les plateformes marketing, le traitement dynamique de la data, le monitoring, les outils conversationnels, etc.

Quelles nouveautés à nous annoncer sur cette seconde édition au Palais des Congrès ? Avez-vous pris vos marques dans ce nouvel espace ?

Pour filer la métaphore sportive, l’an dernier nous avions marqué un essai et maintenant on le transforme ! Le Palais des Congrès de Paris nous convient très bien, du fait de la possibilité de recevoir à la fois la zone d’exposition, les salles de conférence et les espaces de networking de plain-pied. Côté visiteurs comme exposants, cette plus grande fluidité a été très appréciée. Les Visites Guidées sont ainsi facilitées, les Pitchs Data s’épanouissent mieux au sein du Village dédié. Par ailleurs, cela donne un autre corps à l’événement, une autre dimension. Mais nos fondamentaux demeurent. Ainsi, le Printemps des Études reste la seule manifestation internationale à mettre en relation autant d’instituts d’études et de visiteurs annonceurs.