« La demande de transparence et de vérité des Français va fortement bouleverser l’écosystème des médias »

Après une année 2021 sous de bons auspices, comment se porte la presse quotidienne régionale ?

Sur le volet éditorial, la presse régionale est sur un trend positif depuis plusieurs années. Tout d’abord parce que ces marques média ont réalisé un travail important pour digitaliser leurs contenus et avoir une approche de l’information spécifique, davantage en adéquation avec ce qu’attendent les lecteurs/consommateurs de contenus.

Les médias régionaux ont pour fonction de délivrer des informations de proximité, voire d’hyper proximité, donc de s’inscrire dans de la granularité. Ce sont des marques avec lesquelles les consommateurs de contenus éditoriaux vivent au quotidien. D’ailleurs les médias qui vont se développer dans les années qui viennent seront des marques dont la fonctionnalité est parfaitement identifiée. Celles dont le positionnement demeure flou sont donc amenées à disparaître.

Des marques médias plus proches de ce que vivent leurs audiences donc ?

Oui, la presse quotidienne régionale bénéficie d’un phasing sociétal tout à fait particulier. Toutes les valeurs émergentes et revendiquées dans notre pays, telles que l’éthique, la transparence, la RSE, les circuits courts, ou encore le lien social sont des thématiques qui, par essence, nourrissent la PQR. Un phénomène qui est forcément amplifié par les différentes crises que nous subissons. C’est ainsi que des marques médias parfois assez anciennes s’inscrivent totalement dans la modernité vis-à-vis des attentes sociétales, notamment avec des contenus serviciels. Par conséquent, les annonceurs profilent différemment leur stratégie de communication.

La PQR est l’un des éléments de la stabilité démocratique de notre pays et doit servir le bien commun

Enfin, rappelons que la régie 366 est très imprégnée de ces sujets de proximité car la PQR est l’un des éléments de la stabilité démocratique de notre pays et doit servir le bien commun. Je pense que nous allons assister à un bouleversement très fort au sein de l’écosystème des médias français car il y a une demande énorme de transparence et de vérité. Un besoin qui s’inscrit à l’opposé de ce que l’on trouve sur les réseaux sociaux.

366 va prochainement présenter l’opus n°6 de l’étude « Françaises, Français ». Qu’est-ce qui fait que cette enquête est si attendue ?

« Françaises, Français » prend le pouls du pays. C’est une étude qui s’appuie sur les quelques 12 millions d’articles produits annuellement par la presse quotidienne régionale, en lien avec les tendances sociétales, ainsi que sur notre panel de 60 000 internautes. Les résultats sont donc extrêmement fiables et font désormais référence. Ils seront présentés à l’occasion d’une conférence de presse, suivie d’un roadshow chez les annonceurs, les agences et certains politiques également.

Nous constatons que nos concitoyens ont été très résilients mais on perçoit chez eux une grande fatigue et besoin d’attention et de réconfort de la part des politiques comme des marques

Sans trop divulguer les résultats de cette étude que nous menons avec BVA, nous constatons que nos concitoyens ont été très résilients mais on perçoit chez eux une grande fatigue et besoin d’attention et de réconfort de la part des politiques comme des marques. Avec pour conséquence, notamment, un recentrage sur la sphère de l’intime, du cocon familial et de la proximité. Tout ce qui permet de recréer des repères stables et rassurants fait donc partie des réponses à apporter. Ainsi, le local et la proximité n’ont jamais été aussi utiles pour résister à l’inquiétude et se projeter vers l’avenir.

Un enjeu territorial qui se fait de plus en plus évident dans notre pays, à l’heure de la souveraineté et de la réindustrialisation ?

En effet, et les politiques courent après cette tendance, même si ce n’est pas assez vite. Les personnes qui ont été interrogées estiment que les marques commerciales sont plus enclines à faire évoluer les sujets sociétaux que le pouvoir politique. Les marques en viennent donc à communiquer sur des thèmes connexes à leurs activités, ce qui n’est pas toujours simple. Par extension, elles vont se reporter sur des marques médias qui ne sont pas susceptibles d’être taxées d’opportunisme commercial, ce qui est le cas de la PQR.

Il y a un peu plus d’un an, vous avez lancé la plateforme Made in Good qui valorise les initiatives locales face à la crise climatique. Avec quel objectif ?

Quand 366 a travaillé à sa politique RSE, ce qui nous a notamment amené à être labellisés par Positive Workplace, nous avons préconisé qu’il y ait une démarche globale au sein de la PQR sur ces sujets. Par ailleurs, nous avons mis en évidence que la presse régionale produisait énormément de contenus sur ces sujets RSE, contenus conçus par des professionnels, à savoir des journalistes. D’où la volonté de créer il y a plus d’un an cette plateforme Made in Good dans laquelle nous faisons remonter toutes les bonnes initiatives sur ces thématiques.

Début 2023, vous lancerez le média Diverto. De quoi s’agit-il ?

Diverto a pour ambition de répondre à ce besoin de proximité, de se caler sur les nouveaux usages des écrans et donc de dépasser le simple programme TV. Le média sera notamment très prégnant sur l’événementiel, l’entertainment, et va s’inscrire dans la préconisation, que ce soit télévisuelle et vidéo, mais aussi culturelle avec la littérature, les concerts, les spectacles, etc.

Diverto sera porté par la PQR et bénéficiera de ce fait d’une diffusion garantie de 3,2 millions d’exemplaires

Antoine Daccord, ancien de RTL et des Inrocks, dirigera la marque. Elle sera portée par la PQR et bénéficiera de ce fait d’une diffusion garantie de 3,2 millions d’exemplaires ainsi qu’une plateforme digitale très puissante. Ce sera le plus gros lancement de cette envergure en presse papier en France sur ces 20 dernières années… et probablement les 20 prochaines !