La communication interne a désormais des super pouvoirs en termes d’animation !

MyEventNetwork publie dans quelques jours un Tech Book. Vous faites partie des contributeurs de cet ouvrage, qu’est-ce qui vous a séduit dans le projet ?

Tout d’abord, je dirais enfin et félicitations ! Ce guide est plus que bienvenu pour aider les organisateurs à faire face à la complexité des innovations technologiques liées à la distanciation physique. Nous parlons tous beaucoup des events digitaux ou hybrides, mais il est parfois difficile de comprendre ce qu’il est possible de faire et comment, ou encore de piloter les budgets en conséquence. Il y a pléthore d’informations, il est donc nécessaire d’éclairer les organisateurs qui doivent penser dispositif global de communication.

Il faut aussi se placer dans la prospective car il y a un Game Changer de l’événement digital qui est pérenne

Il faut aussi se placer dans la prospective car il y a un Game Changer de l’événement digital qui est pérenne. Par ailleurs, le travail de recensement permettant de comparer les plateformes en fonction des typologies d’events, des KPI recherchés ou encore des axes stratégiques demeure un préalable indispensable. Donc oui, le Tech Book est un outil essentiel !

Vous êtes un observateur de longue date du secteur événementiel et en percevez bien les enjeux, notamment technologiques. Quels retours du marché avez-vous face à une offre d’outils digitaux assez pléthorique ?

Je rencontre beaucoup de personnes intéressées par la thématique digitale, d’autres qui sont ravies du retour au présentiel et rejettent le sujet du digital, un peu trop vite à mon goût ! En effet, l’événement digital a toute sa place dans un mix marketing, qu’il soit interne ou externe, au même titre que l’événement physique. C’est le fameux live conversationnel. Pour celles et ceux qui empruntent le chemin du digital, ils s’y mettent souvent à fond et se forment en conséquence. Et puis il y a tout ceux qui ont essayé le digital et qui ont été déçus.

Il faut bien comprendre que les events digitaux tiennent à une conception différente, laissant peu de place aux approximations

Ces derniers sont d’ailleurs nombreux mais il faut bien comprendre que les events digitaux tiennent à une conception différente, laissant peu de place aux approximations. On peut s’ennuyer dans une salle de conférence, en général on se rattrape lors des moments de convivialité et de networking. Sur le digital, si l’expérience n’est pas bien designée, c’est catastrophique. Depuis 3 ou 4 mois, je suis assez étonné de voir les exemples de fails en matière d’événements digitaux. Ce n’est pas grave de se tromper, encore faut-il en prendre conscience et apprendre de ses erreurs.

La faute à qui ? A l’offre ? A la demande ?

Eh bien il y a les deux. D’une part nous avons une offre technique qui possède son propre langage et parfois les passerelles peuvent manquer pour bien communiquer ; d’autre part il y a un manque de compétences en écriture événementielle qui était probablement déjà lacunaire dans les events en présentiel. Dans le digital, il faut s’adapter aux codes de la TV, au rythme de l’audience digitale, rechercher l’hyper engagement des participants, etc. Mais la véritable différence, c’est la sanction avec le départ des internautes devant un événement digital raté, d’autant qu’il n’y a pas la carotte du networking ou du cocktail de clôture. Nous sommes donc face à un changement de culture événementielle, notamment avec des events physiques qui prennent les codes du digital pour gagner en intensité.

Vous avez lancé des formations notamment sur les formats hybrides. Qui s’inscrit à ces formations ?

Très naturellement les event managers, profils que nous trouvions déjà pour les formations sur l’event digital. Ils recherchent les compétences techniques qui leur manquent en termes de management des flux, des studios, de la narration ou encore de l’interactivité. Et de plus en plus, nous avons des participants au profil digital, des professionnels du community management et du contenu digital qui ont besoin d’upgrader la proposition de valeurs à destination de leur communauté. Ces deux populations ne sont pas en attentes des mêmes choses et ne viennent pas avec les mêmes référentiels. Mais pour les deux publics, l’objectif est bel et bien l’animation de leur communauté.

Elle peut désormais s’appuyer sur le digital pour faire travailler ensemble les collaborateurs, les aider à créer du sens (...)

L’autre grand sujet, c’est la communication interne et la marque employeur. Trop souvent parent pauvre de l’événementiel physique, la com’ interne a désormais des super pouvoirs en termes d’animation. Elle peut désormais s’appuyer sur le digital pour faire travailler ensemble les collaborateurs, les aider à créer du sens, à co-construire la stratégie de l’entreprise, le tout dans une intelligence collective. Tout ceci est en passe de changer profondément la communication interne et les RH, sans rien enlever à la valeur des events physiques.

Quelle va être la next step en matière d’événements selon vous ?

Je vois le secteur évoluer vers l’engagement communautaire au sens large. Des bulles de communautés, des tribus, dans lesquelles il y aura des points de contacts dispatchés mais réguliers. Ces points de contacts pourront avoir plusieurs formats, plusieurs objectifs, et se voir accompagnés de metrics de plus en plus fines pour juger de l’engagement individuel et collectif. Enfin n’oublions pas les organisations dites libérées qui constituent un nouveau paradigme.

Autant de sujets que j’ai l’intention d’approfondir durant la prochaine édition de l’événement ComInTech. Un event que nous voulons hybride et anglé sur le thème de l’engagement des collaborateurs, l’événementiel n’étant en la matière qu’une seule pièce du puzzle.