L’édito

Un salon forcément solidaire de sa filière 

Solidarité tout simplement. Ainsi s’intitule le communiqué adressé à la presse par le Salon International de l’Agriculture (SIA) le 20 janvier dernier, et publié en exergue sur son site Internet.

Par Laurence Rousseau, publié le 24/01/2024 à 14:48, mis à jour le 24/01/2024 à 15:15.

Un salon forcément solidaire de sa filière
© DR

Envoyée par son organisateur Comexposium et son propriétaire, le Centre National des Expositions et Concours Agricoles (Ceneca), la missive avait sans aucun doute pour objectif de prendre les devants face à la colère grandissante du secteur agricole. Alors que le SIA ouvrira ses portes dans un mois à la Porte de Versailles, il était éminemment important de se montrer solidaire de la filière afin, également, de garantir au mieux les conditions de sa bonne tenue. Communication de crise oblige. 

Quelques jours plus tard, cette colère est montée d’un cran, et les démonstrations du mécontentement ont déjà pris un tour tragique avec deux décès. Nul ne sait évidemment comment évoluera une situation dont on avait pu lire les prémices dans l’opération de retournement des panneaux d’entrée de villes. Menée en toute discrétion dès fin novembre dernier par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, l’opération a rapidement fait tâche d’huile sur le territoire. Avec en sous-texte un message simple : on marche sur la tête à force d’injonctions contradictoires, de directives et de normes. Un happening qui malheureusement n’aura pas suffi pour attirer l’attention des pouvoirs publics qui aujourd'hui doivent rapidement éteindre une contestation du monde paysan dépassant très largement le cadre de nos frontières.

Pour le Salon International de l’Agriculture, qui fêtera cette année sa 60e édition, le contexte est donc brûlant. Plus grand événement européen du secteur, très médiatisé et couru du grand public comme des politiques, il sera donc scruté d’encore plus près cette année. Et, pour reprendre les mots du communiqué, il aura entre autres pour mission d’assurer que  “dans une tradition bien ancrée, la parole se prend au salon, et se rencontre l'ensemble des acteurs pour lesquels le salon est le bon endroit pour faire avancer idées, initiatives et autres causes nécessaires et vitales”. 

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