L’édito

L’effet papillon du ballon rond   

On a tout dit, tout écrit sur cette Coupe du monde de football au Qatar qui, au vu des audiences TV, n’est finalement pas boudée par nos concitoyens et donc fait la joie des diffuseurs.

Par Laurence Rousseau, publié le 30/11/2022 à 16:52, mis à jour le 30/11/2022 à 17:34.

L’effet papillon du ballon rond 
© DR

Ainsi, il aura été beaucoup question de droits de l’Homme et de liberté d’expression dans cette monarchie autoritaire, certains observateurs arguant de l’exceptionnelle exposition médiatique de la compétition comme un bon moyen de desserrer l’étau du régime sur ses populations. L’avenir nous le dira mais en attendant, le petit pays du Moyen-Orient ressemble médiatiquement à ces boules à neige dont les faux flocons ou paillettes virevoltent quand on l’agite. 

Sous le feu des projecteurs de tous les médias internationaux et des loupiotes de millions de smartphones, le Qatar s’expose, et c’est bien d’ailleurs l’objectif recherché de cette gigantesque opération de soft power. Les paillettes sont scrutées par des médias qui ne manquent pas de commenter les signes de protestation d’une équipe d’Allemagne ou l’irruption sur le terrain du supporter italien Mario Ferri, connu pour ses happenings, lors de Portugal-Uruguay. Des paillettes qui génèrent la liesse de pays arabes boostés par les performances de l’Arabie Saoudite et du Maroc, la fierté d’une Afrique portée par le Sénégal et le Cameroun, ou encore le courage d’une équipe d’Iran ne chantant pas son hymne national, en soutien aux manifestations dans leur pays.

Moins prévisible, c’est auprès d’un peuple chinois claquemuré depuis 3 ans pour cause de politique zéro Covid que l’effet papillon du ballon rond pourrait être le plus notable. Des Chinois qui, malgré la censure médiatique, découvrent des images de stades remplis de supporters non masqués et qui font la fête. De quoi stimuler encore davantage une jeunesse chinoise avide de liberté qui n’hésite pas à défier le pouvoir dans la rue, et nous rappeler les manifestations de la Place Tian’anmen de 1989. 

De tout temps, les événements internationaux et particulièrement sportifs ont été politisés, n’en déplaise à Emmanuel Macron qui bien sûr le sait parfaitement. Au nom de ses valeurs universalistes, la France ne fait d'ailleurs pas autre chose en surfant sur les symboles de la Révolution française pour les J.O. de Paris 2024.

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