L’édito

L’AG, un format très exposé 

Le retour au présentiel est indéniable. S’il est une typologie d’événements qui pourrait pourtant reconsidérer son retour au physique, c’est bien celle des assemblées générales des entreprises, et notamment celles du CAC 40.

Par Laurence Rousseau, publié le 31/05/2023 à 15:46, mis à jour le 31/05/2023 à 21:12.

L’AG, un format très exposé
© Unsplash

Des événements qui remplissent de belles adresses privatisables parisiennes au cours des mois d’avril et mai, et dont les dates de tenue sont disponibles sur le web, donc accessible à tous. Dernière en date, l’AG de TotalEnergies n’a pas manqué de défrayer la chronique. Quelque 300 activistes écologistes se sont ainsi retrouvés pour empêcher le bon déroulement de la réunion devant une Salle Pleyel transformé en camp retranché. Avec pour résultat, l’intervention des forces de l’ordre et des invectives entre « petits porteurs capitalistes » et « khmers verts » sur fond de guéguerre générationnelle, avec d’un côté des actionnaires individuels catégorie Boomers, de l’autre leurs petits-enfants reprochant à leurs ainés d’avoir cramer la planète et de continuer en finançant les énergies fossiles. Deux points de vue irréconciliables semble-t-il. 

Ce n’est pourtant pas la première fois – ni la dernière - qu’une assemblée générale est chahutée. Nombreuses furent les interventions d’ONG ou de syndicats au sein de ces réunions d’actionnaires où la possession d’une unique action constitue le sésame ouvrant les portes de l’AG. Ces incidents qui se multiplient sont donc prévisibles. Reste que, dans l’impossibilité d’anticiper la crise, les organisateurs sont condamnés aujourd’hui à gérer seuls les risques. A se préparer à faire de la gestion de crise selon des principes toujours bons à rappeler, à savoir accepter l’existence du risque, s’y préparer en anticipant ses conséquences, et ne pas laisser les parties prenantes sans réponse.

En matière événementielle, la meilleure option serait de ne pas s’exposer au risque. Et pour les assemblées générales, l’alternative s’appelle le passage à l’hybride ou au full digital. Un format d’ailleurs usité en 2020 en pleine pandémie Covid. Dans un monde idéal enfin, la solution serait que les grands groupes aillent plus vite dans leur transition écologique, comme le gouvernement les y invite. Et qu'ainsi les militants écologistes livrent d’autres batailles. 

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