La France qui gagne ou la France gnagnagna ?
Lors des derniers Napoleons, le cabinet Occurrence présentait les résultats d’une étude en résonance avec le thème central de l’événement, étude ayant pour objet « Que signifie ‘gagner’ pour les Français en 2023 ? ». Pas à une contradiction près, nos concitoyens déclaraient notamment qu’ils avaient une bonne image du gagnant (à 84%) et ou encore que l’important, c’est de participer (à 81%).
Par Laurence Rousseau, publié le 07/02/2024 à 17:39, mis à jour le 07/02/2024 à 17:39.
Or, à 6 mois des JO Paris 2024, la fameuse phrase attribuée au baron de Coubertin a pris sérieusement du plomb dans l’aile. A l’évidence, l’important c’est de critiquer désormais.
Dans le camp de ceux qui râlent depuis des mois sur les Jeux olympiques, les Parisiens se placent en tête de peloton. Évidemment, les Jeux vont bousculer leurs petites habitudes, mais admettez que les “gnagnagna, on nous interdit tout !” et autre “gnagnagna, pas question de rester à Paris durant les JO !” ne participent pas vraiment d’un bon état d’esprit. Et je ne parle même pas des valeurs de l’olympisme qui, certes brouillées par le sport business, ont toujours droit de cité.
A toutes fins utiles, et statistiques à l’appui, rappelons que les Parisiens prennent leurs congés annuels principalement au mois d'août, et en particulier du 1er au 15, période où vous pouvez toujours envoyer un mail pro sans trop courir le risque que quelqu’un vous réponde. Durant la quinzaine olympique, ces mêmes Parisiens en profiteront par ailleurs pour louer sur Airbnb leur appartement ou studio riquiqui à prix d’or.
Non, ceux qui seront sans nul doute une fois encore ennuyés, ce sont les travailleurs dits de première ligne qui bien souvent habitent en banlieue et ne partent pas en vacances comme tout le monde. Ces soignants, caissiers, serveurs, personnel de nettoyage, tous ceux que nous applaudissions le soir il y a 4 ans. D’ailleurs, je mets cela sur la table, mais ne serait-ce pas judicieux que le COJOP offre des billets à toutes ces personnes que nous avons si vite oubliées ?
Le JO bashing serait sain, dixit un Tony Estanguet lui aussi malmené dans les médias. C’est surtout devenu un sport national bien regrettable, alors que toute une filière événementielle française et des milliers de personnes vont tout donner pour réussir cet événement et éblouir le monde !
