Egéries bovines et politiques tiennent salon

Sur le papier, tous les ingrédients semblent réunis pour que cette édition renoue avec le succès qui caractérise le salon habituellement. Les organisateurs nous annoncent un nombre d’exposants équivalent aux années hors-Covid, les mesures sanitaires y seront strictes avec des halls d’exposition davantage ventilés qu’à l’accoutumé et l’accès évidemment réservé aux détenteurs du passe vaccinal. Le grand public sera -t-il pour autant au rendez-vous ? C’est autant souhaitable que probable. Souhaitable tout d’abord pour les organisateurs du salon, Comexposium et le CENECA, qui outre l’an passé sans événement, avaient dû clôturer avant l’heure l’édition de 2020 pour cause de début de pandémie. Souhaitable encore car le Salon de l’Agriculture demeure un événement familial et convivial, où on y goûte les produits du terroir et on y tâte le cul des vaches. Ce qu’on ne peut pas le faire derrière un écran, du moins pas encore. Souhaitable enfin car rendre hommage au monde agricole après les deux années que nous venons de passer et les difficultés connues de la filière serait fort à propos.

Pourquoi probable ? Parce que les enjeux de transformation de la filière agricole demeurent cruciaux et que le salon est l’un des meilleurs terrains d’échanges et de réflexion. Et puis parce que tous les candidats à la présidentielle vont se précipiter sur cette agora devenue un passage obligé, scrutée de près par les médias. Un parcours parfois compliqué pour les politiques, ponctué de selfies, de dégustations et de bons mots, mais aussi d’imprévus et d’expression de mécontentements. Quoiqu’il en soit, ils devront descendre dans l’arène du salon pour tenter de séduire un monde rural et agricole dont le vote est essentiel. Et être au contact et en proximité, comme leur demandent bon nombre de concitoyens.