L’édito

Drones d’événements !

Pandémie, réchauffement climatique, guerres, surveillance organisée, intelligence artificielle... monde dystopique quand tu nous tiens !

Par Laurence Rousseau, publié le 03/05/2023 à 16:49, mis à jour le 04/05/2023 à 14:21.

Drones d’événements !
© DR

Pas étonnant que les gouvernements s’entourent désormais de showrunners pour imaginer des scénarios futuristes plausibles, à partir d’hypothèses de départ en général assez peu réjouissantes. Ceux d’Hollywood étant d’ailleurs en grève pour une « durée indéterminée », ils seraient peut-être dispos pour nous écrire des happy ends dans ce contexte général un tantinet flippant.

Nouvelle actualité sujette à inquiétudes, voire à polémiques, celle de l’utilisation des drones. Pas le drone du voisin qui vient survoler votre jardin tandis que vous bouquinez tranquillou, ni ceux contribuant à l’agriculture du futur, pas plus que ceux qui dézinguaient à tout-va dans la saga Star Wars. Notons d’ailleurs que l’acteur Mark Hamill, alias Luke Skywalker, a fait don l’an dernier aux Ukrainiens de 500 drones pour « combattre l’Empire du mal ». Fiction vs Réalité. 

Non, les drones qui nous occupent aujourd’hui sont ceux utilisés désormais pour surveiller les manifestations. A l’instar de ce 1er Mai au cours duquel des aéronefs ont survolé les cortèges parisiens et ceux de certaines autres métropoles. Une « sorte de test » en vue des Jeux olympiques, résumait le Préfet de police de Paris au lendemain de leur utilisation dans la Capitale.

Car lors des prochains JO, des drones il y aura, comme dirait Maître Yoda. Des gentils drones, juste là pour surveiller et gérer les mouvements de foule. Pas les méchants drones ennemis qui viendraient gâcher la fête. Pour mémoire, rappelons d'ailleurs que la Coupe du monde de football au Qatar avait fait oeuvre d'expérimentation en utilisant des aéronefs américains pour sécuriser l'événement. 

Le 14 juillet prochain, verrons-nous des drones survoler les Champs-Elysées ? Seront-ils là, comme l’an dernier, au titre de nouvelle arme – on sait que le gouvernement veut renforcer son arsenal – ou bien comme outil de vidéosurveillance d’un événement sur l'espace public susceptible d’être l’objet d'actes malveillants ? Certainement les deux mon Capitaine ! 

Personnellement, je préférais quand l’événementiel parlait uniquement de drones pour capter des vues aériennes inédites et immersives, ou pour créer des shows d’aéronefs spectaculaires. Désormais il faut, aussi, considérer ces engins sous le prisme sécuritaire et travailler de concert avec l'écosystème de la Défense nationale pour développer des contre-mesures adéquates dans le cadre de la lutte anti-drone. Une nouvelle donne pour les grands événements qui n'a pas finie de mobiliser l'attention. 

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