L’édito

Crispation ou crise des passions ?

La contraction du marché événementiel due à la crise Covid a laissé place en 2022 à une période faste qui pourrait satisfaire plus d’une entreprise du secteur, si ce dernier ne se trouvait pas à la peine en matière de recrutement.

Par Laurence Rousseau, publié le 02/11/2022 à 17:45, mis à jour le 02/11/2022 à 18:06.

Crispation ou crise des passions ?
© DR

Et ce dans un contexte de tensions qui n’aide pas. L’ultra-bienveillance que l’on nous faisait miroiter durant le Covid, avec ce fameux monde d’après, a fait long feu. La crispation des rapports agences/annonceurs est de retour ; Les patrons biberonnés au présentéisme grincent des dents devant le télétravail mais n’ont aucun problème face aux heures sup (rarement rémunérées) ; Les jeunes recrues quant à elles débarquent parfois avec une liste d'exigences longue comme le bras quand le simple « savoir être » leur fait souvent défaut. Sans parler d’un brin d’expérience qui aurait dû être acquis durant les années 2020 et 2021.

Par ailleurs, selon les dires des agences et des recruteurs, les JO siphonneraient le marché, les équipes de Paris2024 accaparant les meilleurs talents. En l’espèce, et sans mauvais jeu de mot, c’est le jeu ! Et peut-on raisonnablement reprocher à Thierry Reboul et à sa Team de vouloir s’entourer de la crème de la crème pour réaliser l’événement-roi qui fera rayonner l’événementiel français dans le monde entier ? 

Last but not least, n’oublions pas les vilains canards qui sont partis s’installer en région. Des profils quadras, donc bien capés, qui se mettent au vert et en freelance. Bref, les points de crispations sont multiples. 

Conscients que l’argument du « métier passion » ne suffit pas/plus, les patrons ont donc revu à la hausse les salaires et les avantages sociaux.

Conscients que l’argument du « métier passion » ne suffit pas/plus, les patrons ont donc revu à la hausse les salaires et les avantages sociaux. Mieux, les plus grosses structures perçoivent l’importance d’une politique RH sérieuse et à l’écoute, soucieuse des évolutions de carrière, de formation, de marque employeur, etc. Côté recrutement, fini les méthodes à la papa où l’on embauchait le copain d’untel dans une logique quelque peu consanguine. L’heure est à l’ouverture et à l’élargissement du champ d’investigation.

Enfin, parlons attractivité du secteur et capacité à communiquer sur ses valeurs. Au pays des cordonniers mal chaussés, les pros de l’événementiel ne sont pas absents. Selon nos informations, une campagne de communication serait dans les tuyaux pour séduire les futurs talents du secteur. L’occasion de clamer que l’événementiel est affaire de diffusion du savoir, de progrès technologique, de créativité, de lien social ou encore de développement territorial. Une réalité qui devrait « faire sens » comme on dit. 

My Event Network et Meet In prennent aussi leur part dans ce nécessaire éclairage et la mise en avant de solutions avec le lancement d'un hors-série de son Trend Book dédié à l’emploi. Une réflexion globale dont tout l’écosystème ne peut faire l’économie pour se projeter dans l’avenir. 

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