L’édito

Chevaliers verts contre belles paroles !

Alors que monte une petite musique diffusant en substance l’idée que la France va trop vite en matière de transition écologique, les faits demeurent têtus et renvoient - pas toujours mais souvent - à une autre réalité. On le martèle pourtant tous, et une récente tribune dans l’Opinion de 80 dirigeants ne dit pas autre chose : il faut passer collectivement des paroles aux actes pour tendre vers un impact positif sur la société et l’environnement. 

Par Laurence Rousseau, publié le 11/10/2023 à 17:23, mis à jour le 11/10/2023 à 19:27.

Chevaliers verts contre belles paroles !
© DR

En matière d’événementiel, vous ne trouverez plus aujourd’hui un organisateur qui vous dira se contrefiche de l’impact de son événement sur l’environnement et la société. C’est déjà une bonne chose si l’on regarde dans le rétroviseur et seulement de quelques années en arrière, nous n’aurions pas fait le même constat. Reste la pratique. Et à écouter les dirigeantes que nous avons reçues sur notre plateau du Trend’Live (lire également le On en parle !), nous sommes encore loin du compte.

Comment se fait-il par exemple que dans une agence référente du marché comme LDR, sur 180 événements seuls une vingtaine de commanditaires se sont inscrits dans une démarche de compensation ? Systématiquement proposée, cette dernière est régulièrement balayée d’un revers de main des clients, même au sein de grands groupes qui se font forts de publier leurs rapports RSE. Comment se fait-il qu’à côté des directions des achats et des clients internes, n’interviennent pas en amont de tout événement les responsables de la stratégie RSE de l’entreprise ? Comment se fait-il que les appels d’offres puissent encore se dérouler selon des règles du jeu arbitraires dictées par l’annonceur ? Comment se fait-il enfin que les jeunes collaborateurs des agences et prestataires ne veulent plus se vivre comme des chevaliers verts bataillant en vain, tel Don Quichotte, contre des moulins à vent, ou dans le cas qui nous occupe, des moulins à paroles ?

Alors non, il n’est pas à l’ordre du jour de ralentir en matière de transition écologique mais à tout le moins de s’aligner sur des perspectives définies, normées et argumentées. La refonte de la norme ISO 20121 y contribuera en partie, revenant notamment sur le cadre des appels d’offres. On ne fera pas non plus l’économie de remettre tout le monde autour de la table, Union des Marques et Club des Annonceurs compris, pour faire en sorte que l’événementiel ne soit pas le parent pauvre de la communication responsable des entreprises.

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