L’édito

« Au revoir, au revoir Président ! »

D’un bout à l’autre de la chaîne de valeur de l’écosystème événementiel, le constat fait consensus. Recruter de nouveaux talents ne tient plus de la sinécure, et cet état de fait n’est pas une particularité française, loin s’en faut.

Par Laurence Rousseau, publié le 29/06/2022 à 12:36, mis à jour le 29/06/2022 à 12:36.

« Au revoir, au revoir Président ! »
© DR

Au sein d’instances représentatives internationales telles l’ICCA (International Congress & Convention Association), les membres dressent un tableau similaire dans de très nombreux pays, alors que la reprise de l’activité des rencontres professionnelles bat son plein. Espérons que septembre verra quelques améliorations en la matière.

Plus globalement, les métiers des services sont boudés par de jeunes diplômés ou recrues qui aspirent à autre chose que d’entrer dans le cycle du métro/boulot/conso/dodo. Et peu importe si ces mêmes jeunes participent sans (trop) sourciller à la grand-messe consumériste, jetant tour à tour l’opprobre sur Total et les énergies fossiles, mais plébiscitant Shein et la fast fashion. On appelle ça les injonctions contradictoires et la quête de sens d’une génération - pour partie - en colère et pressée. Celle-là même qui claque sa dém’ en live sur TikTok, sur l’air de « Break my soul » de Beyonce. Mieux qu’une campagne de pub « Au Revoir Président ! » pour la FDJ, les millions d’euros en moins accessoirement...  

Parlons justement de publicité. Le Festival international de la créativité, les Cannes Lions, réunissait la semaine passée la crème de la crème des créatifs mondiaux. Une population devant composer elle aussi avec ses propres contradictions, à savoir servir des clients pas toujours exemplaires en termes environnementaux et/ou sociaux tout en se prévalant d’évangéliser marques et consommateurs au travers de campagnes engagées. Ces dernières campagnes motivant par ailleurs les jeunes collaborateurs en agence. Reste que la communication RSE ne représente que 5% des campagnes actuellement, selon Kantar Media. Peu mieux faire donc, ce qu’ONG et activistes ne manquent pas de rappeler.

Les happenings et actions coup de poing comme ceux menés par Greenpeace sur la Croisette la semaine passée, ou lors de remises de prix, vont se multiplier. Aussi, au lieu de tenir les activistes pour des sectaires tout juste sortis d’une ZAD, écoutons, dialoguons, tirons des enseignements pour demain. Et ainsi penser la publicité des dix prochaines années.

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