La chronique

La Relation : le nouvel or des entreprises : quand un livre fait l'événement

Ce livre collectif est original. Signé de nombreux collaborateurs du groupe Hopscotch, l’ouvrage vivant et animé intègre son making-off dans son écriture : le lecteur suit les pérégrinations de Flora L, dans ses ouvertures de chapitre sur « l’Air du Temps » ou quand elle part à la recherche de Frédéric Bedin ou d’autres contributeurs dans un collectif baptisé ALL WRITE. Cela rend la lecture plus vivante et moins académique.

Par Xavier Dordor, publié le 26/01/2022 à 12:08, mis à jour le 26/01/2022 à 12:10.

QUAND UN LIVRE FAIT L’EVENEMENT
© DR

La Relation : le nouvel or des entreprises

Il le faut parce que les raisonnements et arguments peuvent voler haut notamment quand Frédéric Bedin parle de physique quantique, clef de sa réflexion, à l’instar des vols d’étourneaux. Leur nuage se concentre, se dilate, se renouvelle et se déplace suivant les instructions impalpables des leaders mais tous suivent la même direction dans des mouvements sinueux et imprévisibles pour le profane. L’analogie avec l’évolution des publics d’une marque est forte. On ne parle plus guère de cible, notion qui appartient à un marketing jugé obsolète.

Car c’est bien d’une nouvelle ère de la communication dont il s’agit. « Chaque époque génère sa propre idée de ce que doit être la communication ». Cette phrase renvoie pèle-mêle dans l’histoire au discours sur la création (assimilé à Bernbach), à la disruption (enfant de la PNL des années 90),... pour se poser sur le quantique où la communication est une énergie partagée dans une synchronicité mobilisante. L’émotion en est une des traductions les plus visibles.

La quête du communicant d’aujourd’hui est de rechercher ce qui rassemble autour d’une cause, d’une idée ou bien sûr d’une marque. On se trouve au cœur d’un marketing de communauté où la puissance d’influenceurs servis par des réseaux sociaux aussi mouvants et complexes que les bancs de sardines ou les vols d’étourneaux. Chacun y est exposé qu’il appartienne ou non à la cible et quel que soit sa proximité ou son absence de lien à la marque. La réponse est dans une écologie et une économie de la force du lien autour du « capital relationnel » de la marque.

ALL WRITE façonne le livre autour de ce concept du capital relationnel. Le collectif d’auteur travaille autour des 5 flux qui l’alimentent (financier, matériel, émotion, reconnaissance, confiance) et recherche des éléments de mesure. Quelques schémas obligatoires dans ce type d’ouvrages mais on est avant tout dans une rédaction de réflexion et d’envolées passionnées tempérées par des Sum’Up qui font atterrir le lecteur en fin de chapitres.

Bien sûr, cette réflexion s’appuie sur le digital, le virtuel, l’intelligence artificielle et les grands courants mainstream du moment, activés par la crise du Covid qui contextualise toute la réflexion. Les auteurs leur superposent l’intelligence collective, la responsabilité sociale, l’organisation contributive pour aborder le statut de l’entreprise à mission.

Ecrire ce livre a certainement joué un rôle thérapeutique pour les collaborateurs d’Hopscotch, mais le faire partager par la lecture est une opportunité intéressante pour la propre réflexion de chacun. 

 

NB : Une question. Pourquoi donc ce titre ? L’or n’est peut-être plus un étalon contemporain compris de tous. La quête permanente de modernité de l’ouvrage nous aurait plutôt fait penser à la crypto-monnaie.

 

*Editions Eyrolles

À lire aussi