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La Journée de la Femme Digitale : « Le 21siècle sera féminin ou ne sera pas »

A l’occasion de la 7eédition de La Journée de la Femme Digitale, My Event Network a rencontré Delphine Rémy-Boutang, sa fondatrice, et a parlé parité, « rôle modèle » et entreprenariat. 

Par Cécile Blanchard, publié le 09/04/2019 à 14:59, mis à jour le 04/11/2020 à 19:10.

Photo de Delphine Remy Boutang femme digitale
© JFD

MyEN : Comment est né La journée de la Femme Digitale ?
Delphine Remy-Boutang : La journée de la Femme Digitale est née d’un constat assez triste. En rentrant en France après avoir travaillé aux États-Unis, chez IBM, j’étais régulièrement invitée à prendre la parole lors d’événements sur le numérique. Or, j’étais la seule femme autour de la table. Il m’a paru important de mettre en avant des « rôle modèles » dans ce secteur. Plus on verra des femmes qui innovent, plus d’autres auront envie de se lancer elles aussi.

MyEN : Les choses ont-elles bougé depuis la première édition ?
D. RB : Pour l’événement en lui-même oui : nous étions 500 à la première édition, l’an dernier 10 000 personnes ont pu assister à la Journée, 25 000 si l’on compte ceux qui l’ont regardé en streaming. Cette année nous visons 50 000 auditeurs !

En termes de parité, et de représentation des femmes dans le monde numérique, les choses évoluent, mais très lentement.
D. RB : Cette année, nous allons dévoiler les résultats d’une étude qui a notamment étudié l’accès des femmes entrepreneuses aux fonds d’investissement. Bilan : elles ne sont que 2,2% à y accéder. C’est un vrai problème, qui impacte ensuite leur visibilité.

Dans son enquête sur les start-ups, en 2017, Capital avait mis en lumière les start-ups françaises ayant « tout pour devenir des poids lourds et damer le pion à leurs concurrents ». Pour faire sa sélection le magazine s’était basé sur le montant de la levée de fonds réalisée par ces jeunes pousses. Résultat : aucune femme n’était présente. Alors que des entreprises comme My Little Paris ou Magic Makers ont été fondées par des femmes avec le succès que l’on connaît. La réussite ne se mesure pas seulement à la taille de la levée de fonds !

MyEN : Les précédentes éditions de la Journée de la Femme Digitale ont permis de mettre en place des outils favorisant l’inclusion des femmes dans le monde numérique. Quels ont été les temps forts selon vous ?
D. RB : En 2016, nous leur avons demandé ce dont elles avaient besoin pour se lancer. 75% ont répondu « réseauter ». Nous avons donc créé un espace de 300 m2 à Paris, inauguré en septembre 2017 par Marlène Schiappa, qui permet aux femmes de notre communauté de se rencontrer et de tisser des liens.
Nous avons également créé le Prix Margaret, qui récompense des femmes ayant en commun d’utiliser le numérique au service d’un monde meilleur. De même, nous avons mis en place la fondation Margaret ; qui aide les jeunes filles à intégrer les écoles du numérique et à se former.

MyEN : Et cette année ?

Les femmes doivent s'approprier le pouvoir, ne pas en avoir peur.

D. RB : Il y aura un keynote sur l’accès au financement.
Et nous allons dévoiler le manifeste pour un monde digital inclusif, co-créé avec Challenge. Ce manifeste a été signé par tous nos partenaires : chacun a des objectifs à tenir, et nous regarderons, chaque année, s’ils ont été atteints, et comment y parvenir si ce n’est pas le cas.

MyEN : Le mot de la fin ?
D. RB : On sait qu’une entreprise gérée par une femme est plus rentable que celle d’un homme (à 63%). Les femmes doivent s’approprier le pouvoir, ne pas en avoir peur. Ce n’est pas la femme qui est fragile, c’est sa condition. C’est à ça qu’il faut faire attention.

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