Ma parole !

Finale de la Ligue des Champions : coup de Trafalgar ou appel au sursaut collectif ?

Bertrand Biard, président du groupe Manifestory et past-president de LEVENEMENT réagit à notre édito de la semaine dernière et revient sur les incidents de la finale de la Ligue des Champions. Avis éclairé et cash au programme...

Publié le 07/06/2022 à 10:33, mis à jour le 08/06/2022 à 12:08.

Bertrand Biard, président de LÉVÉNEMENT L’Asso et directeur associé de l’agence Manifestory
© DR

« Il suffira d’une étincelle… » pour allumer feu au Stade de France… mais celle-là n’a pas la lueur d’enthousiasme de celle de Johnny en 98, année événementielle extraordinaire !

Depuis cette soirée terrible du samedi 28 mai 2022, les experts d’un jour ou de toujours, les amateurs ou les opposants, les flics ou les voyous, les « de droite » ou les « de gauche », les décideurs ou les résolus… tous y vont de leur analyse sur ce qu’il aurait fallu faire ou ne pas faire, et chacun y va de ses intérêts.

Je ne rentrerai pas dans le jeu des supputations ou des gémonies, sans doute vexé que je dois être de ne pas avoir été invité chez Pascal Praud pour donner moi aussi un avis sentencieux.

En revanche, je me souviens de 2019. L’histoire se dessinait bien. Les professionnels de l’événementiel français étaient invités à des réunions à l’initiative des comités d’organisation de la RWC 23 et de Paris 2024, de la Ville de Paris et de la Préfecture de Police. On commençait à parler d’organisation, de coopération, d’anticipation et même d’héritage de ce qui s’annonçaient comme des succès événementiels garantis.

Et puis patatras, un virus mortel paralyse l’événementiel. Finies les anticipations collectives sur la préparation des grands rendez-vous de 2023 et 2024.

Et puis patatras, un virus mortel paralyse l’événementiel. Finies les anticipations collectives sur la préparation des grands rendez-vous de 2023 et 2024. Pis, notre filière est menacée de mort et, sans la mobilisation des tous les acteurs de la filière et la perfusion formidable de l’État français, nos acteurs seraient tous morts.

Et puis arrive 2022, la vie sociale redémarre, la vie économique de l’événementiel, elle, hésite encore entre l’euphorie des demandes et les craintes de l’inflation et de la guerre. Mais le constat est là, les ressources professionnelles ont été fragilisées, les professionnels et les matériels se font rares et chers, des savoir-faire se sont égarés et sont peut-être même perdus. Bref tout le monde veut y croire, mais chacun a peur et la concurrence sauvage et destructrice menace le secteur. La solidarité ne survivra pas longtemps au vaccin.

Et pourtant ! Pendant 2 ans, les associations professionnelles du secteur événementiel (UNIMEV, LEVENEMENT, SYNPASE, CRÉALIANS, SPORSORA, PRODISS…) ont été reçues, entendues et ont coopéré avec les pouvoirs publics pour sauver, ensemble, les milliers d’entreprises du secteur (agences, organisateurs, prestataires, réceptifs…) et les dizaines de milliers de professionnels de la création, de la coordination, de l’organisation, de la production, de la logistique, de la sécurité.

Une coopération et une solidarité extraordinaires et uniques au monde !

(...) pourquoi ne pas continuer à faire vivre la flamme de la coopération pour faire gagner l’équipe de France de l’événementiel ?

Alors, à l’heure où d’un côté le bashing reprend ses sales habitudes pour critiquer l’État, les élus, la police, la justice ou les organisateurs sportifs et où, de l’autre côté les professionnels de l’événementiel commencent à jouer des coudes et des (croche-)pieds pour essayer chacun de s’arroger une petite partie des budgets salvateurs que portent ces grands événements, pourquoi ne pas continuer à faire vivre la flamme de la coopération pour faire gagner l’équipe de France de l’événementiel ?

La filière en a les ressources et les expertises, avec même un centre de formation aux métiers de l’événementiel à disposition des parties prenantes. Elle en a aussi le devoir, celui de la reconnaissance du soutien des pouvoirs publiques. De leur côté, l’État et les organisateurs y ont tout intérêt. Au final, c’est toute l’économie et le rayonnement français qui en bénéficieraient…

Alors oui, « il suffira d’une étincelle, d'un rien, d'un geste, il suffira d'une étincelle et d'un mot d'amour pour rallumer le feu » et faire oublier l’incendie…

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