News

La Presse au Futur et vous - « Lire une info professionnelle, ça a un prix »

Directeur général de l'APIG (Alliance de la Presse d'Information Générale), Pierre Petillault revient sur les trois grands défis de la presse quotidienne régionale (PQR) et de la presse hebdomadaire régionale (PHR). Interview de proximité.

Publié le 30/11/2022 à 16:57, mis à jour le 30/11/2022 à 16:57.

Pierre Petillault
© DR

Pierre Petillault, quel est le grand défi stratégique de la presse de proximité pour garantir son avenir ?

La transition numérique, un défi au long qui n'a pas encore totalement englobé la PQR et la PHR. Les performances de ces deux familles de presse sont louables mais reposent encore en grande partie sur le papier et c'est un moment compliqué car ces catégories de  presse ont entamé une lente décrue qui pénalise leurs investissement pour réussir leur transition numérique. Il faut donc arriver à faire progresser le coût de leur offre d'abonnements numériques et lutter pour que leurs rentrées publicitaires – moins élevées que sur le papier – augmentent. Nous y travaillons.

La relative défiance envers les médias que l'on constate un peu partout touche-t-elle la presse de proximité ? 

Oui, à la marge, mais il n'empêche que c'est là un autre grand défi : faire comprendre que notre métier, c'est de produire de l'info vérifiée. Si la grande majorité du public sait faire la différence entre une information professionnelle et une info non vérifiée, nous devons redoubler d'énergie pour faire passer ce message. Il n'y a que dans des journaux comme Ouest-France, par exemple, que vous trouvez aussi bien des correspondants dans des petits villages bretons que sur le front ukrainien. Et faire aussi comprendre au public que ce sérieux de notre profession a un prix.

On parle de plus en plus de transition écologique, comment cela se traduit-il dans la presse de proximité encore très dépendante de l'ancien modèle ?

On a souvent l'impression que la presse papier est un dinosaure en matière écologique. Or c'est faux : en plus de la disparition des emballages plastiques, les journaux sont imprimés sur du papier recyclable depuis très longtemps et le bois qui est utilisé pour le produire est en quelque sorte un déchet qui ne pourrait servir à rien d'autre. Je voudrais aussi insister sur le fait que la presse est leader en termes de sensibilisation du public : entre 2010 et 2020 – bien avant d'autres secteurs –, des dizaines de milliers d'articles ont été consacrés au sujet de la transition durable. C'est un apport éditorial très important.

À lire aussi

Image
Il y a toujours un plan B

Il y a toujours un plan B

J-100. La flamme olympique s’est allumée en Grèce, acte symbolique et dernière ligne droite d’une...