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« Sur [A]LIVE, les donneurs d’ordre viendront témoigner du besoin fondamental d’événementiel dans leur entreprise. » 

À la veille de la rentrée et de l'événement [A]LIVE organisé par LÉVÉNEMENT, le président de l'association Bertrand Biard nous dévoile en primeur les contours et objectifs de cette prise de parole militante pour soutenir l'activité. Explications...

Publié le 26/08/2020 à 12:34, mis à jour le 04/11/2020 à 19:10.

Bertrand Biard, président de LÉVÉNEMENT L’Asso et directeur associé de l’agence Manifestory
© DR

A quelques jours du 1er septembre, comment se porte le marché de l’événementiel et comment envisagez-vous la reprise ?

Cette reprise est compliquée car malgré nos messages réguliers pour réaffirmer le besoin absolu de communiquer et d’utiliser l’événementiel pour relancer le business des annonceurs, le gouvernement envoie en ce moment des signaux négatifs. Le report au 31 octobre des événements de plus de 5 000 personnes, s’il n’impacte pas directement toutes les agences, touche psychologiquement nos clients. Aujourd’hui, ceux-ci ne veulent pas prendre le risque de transporter des participants, de les mettre dans une même salle, etc. De plus, le télétravail ne facilite pas les réunions internes. Enfin, la situation économique amène beaucoup d’entreprises à faire des arbitrages budgétaires qui, comme trop souvent malheureusement, se font en défaveur de la communication et de l’événementiel.

Que demandez-vous aux pouvoirs publics ?

Tout d’abord, nous souhaitons qu’ils nous entendent et prennent en compte notre différenciation. Nos événements font l’objet de protocoles sanitaires stricts et ne sont pas comparables aux événements spontanés et grand public qui nourrissent la polémique. Il faut par ailleurs que les pouvoirs publics sortent du politiquement correct et prennent des décisions à l’aune des constats scientifiques.

Nous ne pouvons pas laisser notre secteur être sacrifié au nom du principe de précaution

Si l’idée derrière les récentes annonces est d’éviter d’avoir à la rentrée de grands rassemblements de rue ou des contestations sociales, le gouvernement fait un mauvais calcul. Nous ne pouvons pas laisser notre secteur être sacrifié au nom du principe de précaution. Il faut que nous restions mobilisés et s’il faut hausser le ton vis-à-vis du politique parce que nous ne sommes plus écoutés, on le fera.

Pouvez-vous nous présenter [A]LIVE, l’événement de l’association qui marquera la rentrée ?

Pour l’association LÉVÉNEMENT, l’idée était d’exploiter le 1er septembre, date officielle de la reprise des activités événementielles au sens légal du terme. Il se trouve que cela coïncide avec les nouvelles dates du salon Heavent de Cannes (31/08 au 02/09, NDLR). J’ai donc proposé à WeYou et Romuald Gadrat qui organisent le rendez-vous de faire une émission spéciale afin de communiquer de manière assez différente. Nous n’avions pas envie de nous lancer dans des supputations en parlant de demain, ni de donner la parole aux acteurs de la filière. Notre souhait est de faire venir des annonceurs pour leur faire dire en quoi l’événementiel peut soutenir la reprise, dans une optique de relance massive de l’économie du pays. [A]LIVE signifie en premier lieu que nous sommes toujours vivants et va aussi nous permettre de transmettre nos messages – en digital comme en physique- en donnant la parole à des clients. Ces derniers viendront témoigner du nécessaire besoin d’événementiel dans leur entreprise. Il y aura 4 thématiques traitées (lors de deux demi-journées au cours desquelles interviendront des donneurs d’ordre, des politiques, des observateurs de la société qui vont raconter leurs besoins et constater avec nous que nos métiers sont fondamentaux. C’est vraiment un signal et notre façon de dire « ne vous trompez pas et ne refaites pas comme lors de la crise de 2009 où les budgets de com’ événementielle avaient été largement coupés ».

Quels sont vos messages à destination des annonceurs/organisateurs pour réengager la confiance ?

En ce moment, nous voyons passer des appels d’offre théoriques avec des demandes sur des scénarios en digital et en présentiel, de temps en temps sur un format hybride, mais avec aucune garantie de réalisation. Il y a des frémissements, certes, mais dès lors qu’il faut confirmer une salle par exemple, les entreprises ne veulent pas s’engager. Pourtant, il y a vraiment de vrais enjeux, notamment de communication interne. Aujourd’hui, les collaborateurs sont parfois en télétravail ou en chômage partiel, ils entendent parler de crise économique, ils ne savent pas si leur job ou leur métier vont être conservés, donc il subsiste de vraies interrogations et un besoin fort de réembarquer tout le monde. De même en communication externe car il est faux de croire que les marques ne vont se relancer que par le biais d’Internet. Toutes celles qui ne reprendront pas la parole rapidement s’en mordront les doigts. Donc mon message est le suivant : parlez à vos agences qui ont pris beaucoup de temps à réfléchir pour trouver des solutions. Et rendez-vous sur [A]LIVE soit en physique, soit en streaming via www.evenement-alive.com

Quelle est votre vision des events à moyen terme ?

Désormais, il va falloir travailler avec des conditions sanitaires nouvelles, avec des jauges plus « clusterisées », donc sans doute réaliser plus d’événements avec moins de personnes. C’est d’ailleurs à mettre en résonance avec la politique RSE des entreprises qui veulent des choses locales, éco-responsables, etc. Il y a plusieurs années, les grands lancements automobiles réunissaient des milliers de personnes sur un même lieu durant plusieurs jours, voire semaines. Maintenant on va « reclusteriser » - et ce plus facilement qu’avant grâce aux outils digitaux - afin de faire des événements locaux. L’important n’est pas de raisonner via le prisme des outils mais de la problématique client.

La relation agences/annonceurs est-elle préservée dans cette période compliquée ?

Aujourd’hui on voit globalement que les clients ont maintenu le lien avec leur(s) agence(s) et ont réfléchi avec elles pour trouver des solutions intelligentes dans des schémas respectueux de tous. En revanche, on peut craindre que certaines agences d’événements qui ont un besoin vital de business utilisent l’outil dumping pour passer en force. Il faut absolument éviter une guerre entre acteurs de la filière, alors que jusqu’ici cette dernière a su jouer collectif.

Une bonne raison d’être optimiste ?

Je le suis par nature mais au-delà, je pense réellement qu’aucune société ne peut survivre sans relation humaine et physique. Aucune entreprise ne pourra se développer si elle ne se remet pas à produire massivement de la rencontre. Personne n’arrivera à me convaincre qu’il n’y aura plus d’events comme avant, que ce soit dans le business, dans le sport, la culture, etc. La deuxième raison d’être optimiste est qu’avec cette crise nous avons tous une opportunité colossale d’inventer d’autres expertises. Nous avons la chance d’avoir des métiers à la croisée nombreux chemins. Il nous est possible de développer d’autres savoir-faire dans d’autres domaines. Il faut que nous inventions de nouveaux business model et il y a de vraies opportunités !

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