Entretiens

« Notre ambition : faire de Voilà une licorne de l’Eventech français d’ici 2024 ! »

Voilà, c'est la start-up de l'Eventech créée par Publicis et Orange. Et une plateforme digitale centrée sur l'expérience live que nous présentent François Bitouzet, co-founder de Voilà - directeur général de PublicisLive et Olivier Armbruster, CEO de Voilà.

Publié le 23/03/2022 à 15:23, mis à jour le 24/03/2022 à 15:56.

François Bitouzet et Olivier Armbruster
© DR

logo Voilà

Vous venez d’annoncer la création de Voilà, une plateforme digitale événementielle née d’une joint-venture entre Publicis et Orange. Comment cette nouvelle marque et cette offre ont vu le jour ?

François Bitouzet : C’est un projet initié il y a quasiment deux ans par Geoffroy Sirven-Vienot, le patron de l’événementiel, du sponsoring et des partenariats d’Orange. En effet, face au Covid, nous nous sommes mis à imaginer ensemble la solution technologique idoine pour répondre aux nouveaux enjeux du marché. Et paradoxalement, c’est l’arrêt des contraintes sanitaires qui a définitivement lancé Voilà car nous constations que le digital perdurait même avec la reprise des événements physiques, notamment via l’hybridation.

L’enjeu était donc de concevoir une solution digitale qui assume une véritable différente entre le présentiel et le distanciel, et qui n’essaye pas de faire vivre à distance une expérience physique.

L’enjeu était donc de concevoir une solution digitale qui assume une véritable différente entre le présentiel et le distanciel, et qui n’essaye pas de faire vivre à distance une expérience physique. C’est comme pour un match de football, vous avez deux expériences distinctes : celle du stade et celle de votre écran chez vous. C’est bel est bien le même match, mais les émotions et l’expérience sont différentes. Nous voulons donc donner ses lettres de noblesse au digital, avec le live au centre des préoccupations, tout en nous affranchissant de la comparaison avec le physique.

Comment résumeriez-vous la promesse de cette nouvelle plateforme ?

Olivier Armbruster : Tout d’abord, nous nous sommes concentrés sur la qualité de l’expérience utilisateur et participant, quand nombre de propositions ne sont que des visioconférences améliorées. La souplesse et la fluidité de l’outil nous distinguent également, avec évidemment une prise en charge de bout en bout des différentes étapes de l’événement.

F.B. : Nous avons testé Voilà durant l’année passée et ce que nous remontent les utilisateurs est la qualité de la vidéo full HD sur l’image et le son. Ensuite, ils sont intéressés par les bouquets de services que l’on propose, pour une prise en main entièrement personnalisée. Et puis, nous proposons une très faible latence, garantissant l’immersion et l’interactivité.

Comment analysez-vous votre univers concurrentiel ? N’y a -t-il pas déjà trop d’offres, sans même évoquer les GAFAM qui s’intéressent aussi au marché des events ?

F.B. : Nous nous sommes lancés car nous savions qu’il y avait encore de la place sur un marché certes composé de beaucoup de concurrents mais pas de concurrent leader. En effet, il n’y a pas de disrupteur comme ont pu l’être Uber, Spotify ou Netflix sur leur marché respectif, avec des offres différenciantes qui ont raflé la mise. Etonnamment, la disruption est née de la demande mais non de l’offre.

Notre positionnement repose sur l’hybride, avec la qualité du live event.

O.A. : Nous croyons beaucoup à notre produit qui ne se veut pas à destination du full digital, même si nous sommes capables de le faire. Notre positionnement repose sur l’hybride, avec la qualité du live event.

Quel est le client idéal de Voilà ?

F.B. : Voilà est une plateforme qui s’adresse aux clients corporate, pour du BtoB ou du BtoC. L’outil est en effet magique pour organiser et piloter des séminaires, des conventions internes, des reveals, etc. Nous ciblons aussi les professionnels des secteurs culturel, artistique ou entertainment, les agences événementielles bien évidemment, les agences de production et puis les lieux événementiels qui sont dotés de studios ou de solutions de streaming.

Vous venez d’ailleurs d’annoncer un partenariat avec le Palais des Festivals et des Congrès de Cannes. Allez-vous implanter Voilà sur d’autres sites réceptifs ?

Effectivement. Le Palais des Festivals a créé durant la crise sanitaire un studio d’enregistrement et nous avons été sélectionné pour être la solution de streaming et de visionnage de ce studio. Idéalement, sur les sites événementiels, nous souhaiterions que la solution Voilà soit un package proposé aux organisateurs d’événements, à l’instar du wifi.

Quel est votre modèle économique et vos objectifs business ?

F.B. : C’est une solution Saas délivrée clé en main ou bien personnalisée, avec une excellente scalabilité puisque nous pouvons toucher de 1 à 100 000 personnes. S’agissant de nos projections business, nous voulons que Voilà soit une licorne de l’Eventech français d’ici 2024 et nous visons un chiffre d’affaires de l’ordre de 30 millions d’euros.

Quel était le challenge pour Orange qui a déjà une structure Orange Event ?

F.B. : Tout d’abord, précisons que Voilà est une start-up indépendante, avec ses propres locaux et ses propres équipes, et qu’elle n’a pas vocation à être un outil Publicis, même si nous cherchons toujours à créer des synergies entre créativité et digital. Chez Orange Event, les équipes voulaient avoir un outil de qualité et à la mesure des solutions techniques qu’elles déploient. Enfin, pour le groupe Orange, tout ce qui relève de la création de nouveaux formats de contenus est intéressant. Leurs technologies audiovisuelles peuvent ainsi servir d’autres marchés.

O.A. : Et puis il y a une véritable conviction de la part de Maurice Lévy et de Stéphane Richard que Voilà crée de la valeur, indépendamment de la complémentarité avec les business existants.

La sécurisation des flux et des contenus est-elle un sujet également pour vous ?

F.B. : Il est clair que, venant de Publicis et d’Orange, nous sommes totalement intransigeants sur les questions de sécurité. Nous travaillons avec Orange Cybersécurité qui labellise les initiatives digitales. Il est encore trop tôt pour nous pour revendiquer leur label, mais c’est bel et bien notre objectif.

Web3.0, plateformes digitales, métavers… Comment vous inscrivez-vous face à ces évolutions dont tout le monde parle ?

F.B. : L’enjeu est de nous inscrire dans la transformation des usages. Si le métavers s’installe durablement, ce dernier sera connecté avec du vrai live, du direct depuis le monde réel. Car si l’on veut écouter une personnalité par exemple, on va souhaiter la voir en live, pas sous sa forme d’avatar.

Voilà sera capable d’exporter du live dans le métavers, donc il sera possible d’assister à des événements dans le monde réel depuis le virtuel.

En revanche, Voilà sera capable d’exporter du live dans le métavers, donc il sera possible d’assister à des événements dans le monde réel depuis le virtuel. Nous serons en quelque sorte une fenêtre ouverte dans le métavers vers le live du monde réel. Mais il est certain que dupliquer le réel dans le virtuel n’a aucun intérêt. Aucun e-commerçant ne pense sa plateforme digitale comme un supermarché avec des caddies ! Enfin n’oublions pas que c’est l’usage du consommateur qui dicte les évolutions technologiques.

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