Entretiens

« La volonté de Ouest-France est d’organiser le débat pour mieux comprendre notre monde »

Premier quotidien payant et 2e plateforme numérique du paysage médiatique national, Ouest-France c'est aussi une activité événementielle au service du débat d'idées. On en parle avec son rédacteur en chef, François-Xavier Lefranc. 

Publié le 15/02/2022 à 14:28, mis à jour le 17/02/2022 à 09:50.

François-Xavier Lefranc
© DR

Premier quotidien français en termes de diffusion, vous bénéficiez d’une puissante force de frappe éditoriale et d’une audience très importante. Pouvez-vous nous rappeler ce que représente le groupe Ouest-France ?

Ouest-France est le plus important journal francophone au monde avec une diffusion quotidienne de 630 000 exemplaires, mais c’est également une puissante plateforme numérique, la 2e de France après celle du Figaro. Le journal a la particularité d’être détenu par une association de loi 1901, statut qui garantit son indépendance, et d’être un média lu pour plus de 70% de son audience numérique hors de la région ouest. Nous sommes notamment beaucoup consultés depuis l’étranger ou encore en Outre-mer. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons organisé les 1ères Assises de l’économie de l’Outre-mer à l’automne dernier.

Le groupe Ouest-France est historiquement très attaché à la diversité des territoires

Cela s’explique puisque nous traitons évidemment beaucoup du maritime, et par voie de conséquence de l’Outre-mer grâce à un réseau de correspondants sur place qui nous permet de faire de nombreux reportages depuis ces territoires. Nous estimons que ces derniers ne sont pas assez présents dans les médias français, aussi nous prenons cet engagement pour faire évoluer la situation. En effet, le groupe Ouest-France est historiquement très attaché à la diversité des territoires.

Outre la thématique maritime, quelles sont les verticales sur lesquelles vous vous positionnez ?

Le groupe fait de l’événementiel depuis de nombreuses années, puisque nous avons créé en 2005 les Assises de l’économie de la mer dont nous organiserons la 17e édition à Dunkerque et Lille en novembre prochain. C’est un événement d’ampleur nationale qui réunit pendant deux jours les professionnels du maritime. Un événement BtoB à l’instar des Assises de la pêche, ou bien des Assises de l’alimentation au cours desquelles nous discutons de la transformation économique des filières alimentaires et des nouvelles attentes des consommateurs. Au Mans, dans la Sarthe, nous avons organisé les Assises de l’automobile, en lien évidemment avec l’activité du circuit et de l’Automobile Club de l’Ouest.

Cette année, nous avons un grand projet à Paris autour du sport et du handicap.

Par ailleurs, nous organisons des événements éditoriaux sur des grands sujets de société tels que les Assises de la citoyenneté réalisées à 3 reprises à Rennes. Cette année, nous avons un grand projet à Paris autour du sport et du handicap. Enfin, nous produisons également des événements d’envergure départementale, avec des réseaux d’entreprises locales notamment.

Autant d’événements propriétaires pour lesquels vous avez des partenaires de quelle nature ?

Sur les Assises de l’économie de la mer par exemple, nous avons comme partenaire le cluster maritime français. Sur les Assises de l’alimentation, nous bénéficions du soutien de grandes entreprises qui désirent associer leur nom à un événement piloté par les rédactions. Il demeure primordial pour nous, qui plus est sur des thèmes de société qui nous concernent tous, que nous ayons de véritables débats menés par des journalistes spécialisés qui préparent et éditorialisent les contenus, avec de vrais sujets d’actualité.

Votre pôle événementiel est-il un axe de diversification de votre business model comme on peut le voir dans d’autres groupes de presse ?

Nous ne sommes pas des professionnels de l’événementiel, notre cœur de métier restant l’information. Pour monter nos événements, nous travaillons avec des agences spécialisées telles que La Fonderie et nous gardons évidemment la maitrise des contenus. Cette activité n’est pas un levier de business considérable pour le groupe, en revanche l’événementiel possède une dimension éditoriale très intéressante. C’est un excellent moyen d’approcher et de débattre avec des professionnels sur des sujets globaux. La dimension humaine est extrêmement puissante. Lorsque nous organisons les Assises de l’économie de la mer, nous réunissons physiquement quelques 1 700 professionnels et experts qui sont dans le partage, ont envie de débattre et de croiser les intelligences. Notre volonté est d’organiser le débat pour mieux comprendre le monde dans lequel on vit.

Des rendez-vous de filières BtoB mais aussi des événements grand public tels que les Assises de la Citoyenneté, un thème qui reste cher au groupe ?

Notre association s’appelle l’Association pour le soutien des principes de la démocratie humaniste, donc nous considérons que les médias ont un rôle sociétal important et c’est cela que nous voulons défendre. C’est notamment pour cela que nous avons pris position sur la question des sondages politiques et de leur utilisation outrancière, en décidant de ne plus les reprendre à l'occasion de l'élection présidentielle pour nous concentrer sur les vrais débats et sujets.

Pendant que l’on perd notre temps à commenter des sondages, on ne le passe pas à écouter le territoire et des gens qui l’animent

Pendant que l’on perd notre temps à commenter des sondages, on ne le passe pas à écouter le territoire et des gens qui l’animent. Les questions de l’emploi, de la formation, du grand âge, de l’alimentation, etc., c’est cela qui intéresse la population. Et puis il faut reposer sereinement les débats, au lieu d’être dans l’invective permanente. Nous avons aussi un rôle à jouer pour apaiser le climat actuel, sous tension, dans la société. Et l’événementiel peut également contribuer à cela en organisant le plaisir de se retrouver et de débattre, dans le respect de l’autre. C’est aussi cela faire société.

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