Entretiens

Face à la mutation du métier et à la défiance du public, le Club se réunit autour d’un idéal puissant : défendre l’excellence créative.

Le prix du Club des Directeurs Artistiques fête sa cinquantième édition cette année. MyEventNetwork a rencontré sa présidente, Marie-Catherine Dupuy. L'occasion de rappeler les valeurs du Club, d'évoquer les nouveautés du prix, et d'aborder un demi- siècle de célébration de l'excellence créative française.

Publié le 22/05/2019 à 10:24, mis à jour le 04/11/2020 à 19:10.

Photo Marie Catherine Dupuy
© Le Club des Directeurs Artistiques

Le Club des Directeurs Artistiques a eu 50 ans. Que représente un tel millésime ? 
50 ans, c’est toujours une occasion de se remettre en question. C’est un coup de booster ! Et avec l’accélération du monde dans lequel on vit, cette remise en question est nécessaire. Le Club est une organisation indépendante, née dans le bouillonnement créatif et spontané de 1968, ce n’est pas pour rien !  En 50 ans, les présidents du Club se sont succédés, et chacun d’entre eux a eu un esprit visionnaire, avec une approche holistique de la création : tous les métiers des arts appliqués sont pris en compte. 
Aujourd’hui, face à la multiplication des contenus, à l’homogénéisation des pratiques, au rejet de la publicité par le public, à l’automatisation des processus de production, le Club se réunit autour d’un idéal puissant, toujours d’actualité et qui le sera encore  dans les années à venir : défendre l’excellence créative.

En 2019, qu’est ce qui change au Club ou dans le Prix ?
Cette année nous avons voulu utiliser au mieux ce collectif en s’appuyant sur trois piliers : préserver, honorer, et inspirer.
Préserver tout d’abord, car le Club détient la mémoire collective publicitaire, avec quelques 25 000 archives, et le Livre du Club. C’est unique, nous sommes les seuls à disposer de cette mémoire. 
Honorer ensuiteNous célébrons et récompensons l’indépendance d’esprit, depuis 50 ans. Dans la multiplication des prix aujourd’hui, le Prix du Club des directeurs artistiques se distinguent en travaillant dans la contrainte, avec des briefs, des annonceurs, etc. Ce n’est pas un prix de la créativité libre et c’est ce qui correspond à nos métiers. 
Inspirer enfin. Nous voulons continuer à soutenir les jeunes talents. Le Club a été le premier à organiser des concours étudiants. Aujourd’hui le concours du Club est entré dans certains cursus. Et nous avons d’autres projets, en termes de formation notamment, mais il est encore trop tôt pour en parler…

Qu’est ce qui distingue le Prix du Club des directeurs artistiques de ses concurrents ? 
En 50 ans, nous avons assisté à une multiplication des prix célébrant la créativité, avec, au centre de tout cela, l’importance grandissante des Cannes Lions, très anglo-saxon. Le prix du Club des Directeurs Artistiques souhaite mettre en avant l’excellence française. Dans de nombreux domaine des arts appliqués (réalisation, animation, design), la France se distingue par ses nombreux talents.

Comment le Prix répond-il à la mutation du métier et du secteur? 
Par la multiplication des catégories. Cette année par exemple, nous voulions améliorer le traitement de la production audiovisuelle au sein du Club. Nous avons créé un pôle production dans lequel il y a notamment plusieurs types de clips (musical, mode…). Le clip est un format important car il permet de découvrir de nouveaux talents. Ces dernières années, le clip mode se développe énormément. C’est un vrai terrain d’innovation. 

Le Club va bien au-delà de la publicité. Nous touchons tous les métiers des arts appliqués

Parmi les autres catégories, citons également la création sonore, ou les effets spéciaux. Il est important de rappeler que le Club des directeurs artistiques va bien au-delà de la publicité, nous touchons tous les métiers des arts appliqués. En effet, nous sommes aussi des « faiseurs », nous pensons que la fabrication, la réalisation de l’idée est aussi importante que l’idée. 
Enfin, nous avons également créé des sous-catégories pour répondre au mieux aux changements des métiers qui, de plus en plus, sont devenus protéiformes. La manière de travailler dans la création a beaucoup changé. 

Une nouveauté du Prix pour cette 50ème édition ?
Cette année, nous avons décidé de créer une catégorie à part pour distinguer les Grandes Causes parce que c’est un vrai fait de société. La communication sociétale prend une importance tout à fait majeure, et il nous paraissait important de le souligner par une catégorie

Que prévoyez-vous pour la soirée de remise des prix ?
Nous avons pris des risques pour que la soirée soit étonnante. Elle aura lieu à l’Atelier des Lumières. Et nous allons révéler en exclusivité deux actions pour l’année à venir, qui seront synonymes de grands changements. 

Comment voyez-vous l’évolution du Club dans les années à venir ?
Je crois avant tout que le Club va continuer à promouvoir l’innovation, dans la liberté d’expression et l’indépendance.

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