L’édito

Zéro pointé pour les hommes/femmes-sandwichs 2.0

Maintenant que tout le monde s’est bien indigné de la légèreté avec laquelle Mbappé et Christophe Galtier ont plaisanté sur leurs déplacements en avion, revenons un instant sur « l’affaire #charavoile » du PSG.

Par Laurence Rousseau, publié le 14/09/2022 à 15:52, mis à jour le 14/09/2022 à 15:52.

Zéro pointé pour les hommes/femmes-sandwichs 2.0
© Unsplash

En effet, que le joueur de football ne soit pas rompu au calcul de l’empreinte CO2 des différents modes de transport peut éventuellement se comprendre, comme son irrépressible envie de rire à la « bonne » blague de son coach.

Reste que Kylian Mbappé, ce héros pour des millions de gamins et supporters, qui cumule 72,5 millions de followers sur Insta, a une parole qui porte. C’est donc à sa manière un influenceur dont on attend exemplarité sur la pelouse comme dans son quotidien. Et s’il ne deviendra sans doute pas ambassadeur pour le climat comme le lui suggère la climatologue Valérie Masson-Delmotte, il peut à tout le moins exprimer sa sensibilité au sujet et donc la communiquer à ses fans.  

Autre « affaire » qui agite actuellement les réseaux sociaux et les médias, celle qui vise certaines agences de marketing d’influence – qui d’ailleurs n’ont d’events que le nom – pointés du doigt pour cautionner des influenceurs au nombre de followers artificiellement gonflé, pratiquant le dropshipping ou faisant la promo de contrefaçons ou de produits dangereux. Suivis par les centaines de milliers ou millions d’abonnés, ces hommes/femmes-sandwichs 2.0 qui s’exhibent depuis Dubaï ou aux quatre coins de la planète ne semblent pas non plus avoir la lutte contre le changement climatique chevillée au corps. Pas plus que le début du commencement d’un sens civique quand il s’agit pour eux d’échapper à l’impôt du pays qui leur a permis de grandir, d’étudier, ou encore de se soigner dans des conditions privilégiées.

Inévitablement, le vent va tourner pour ces vilains canards des réseaux sociaux. Les grandes marques de luxe et de la mode commencent déjà à bouder ces personnalités dont le comportement n’est pas aligné avec une démarche RSE de plus en plus affichée. De son côté l’ARPP, avec son observatoire et sa certification de l’influence responsable, met un cadre dans cet univers au sein duquel certains avancent en mode pirate. Pas vu, pas pris ?! Peut-être plus pour longtemps…

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