L’édito

Un volatile bien dodu et grassement payé !

C’est donc acté. Après une prise de participation de 9% des actions de Twitter courant mars, Elon Musk saute le pas et finalise le rachat du réseau social. Coût de l’opération : 44 milliards de dollars, dont les 21 milliards financés sur fonds propres, une paille pour l’homme le plus riche du monde, patron de SpaceX et de Tesla. A ce prix-là, ce n’est plus l’acquisition d’une danseuse, selon l’expression consacrée, mais de l’ensemble des solistes et du corps de ballet !

Par Laurence Rousseau, publié le 27/04/2022 à 16:57, mis à jour le 27/04/2022 à 16:57.

Un volatile bien dodu et grassement payé !
© DR

Posséder un média a de tout temps fait saliver les capitaines d’industrie, que ce soit de l’autre côté de l’Atlantique ou bien ici. Parfois on s’en inquiète, comme récemment lorsque le Sénat français a auditionné nos patrons de presse et de l’audiovisuel lors d’une commission d’enquête. Car rappelons que l’information n’est pas une marchandise comme une autre, du moins en principe. Elle se doit de garantir le pluralisme nécessaire au bon déroulement de notre vie démocratique. Aussi, la privatisation de l’espace médiatique doit toujours questionner.

Mais revenons à Twitter. Depuis sa création en 2006, son co-fondateur Jack Dorsey n’a jamais caché que le réseau était à vendre. Sensible à la puissance de la data générée par le « tuyau » Twitter et ses opportunités publicitaires, Salesforce, Google et Disney ont été tenté l'aventure. Finalement, c’est l’homme aux 84 millions d’abonnés qui saute le pas, au nom de la protection de la liberté d’expression, nous jure Elon Musk. Mécontent du fonctionnement du réseau social, et en bon libertarien, celui-ci entend lâcher du lest sur la modération (à peine 2 000 modérateurs dans le monde !) et lever le voile sur l’algorithme du réseau. Et il n’y a qu’à regarder la timeline du réseau à l’oiseau bleu depuis l’annonce de son rachat pour constater que trolls et autres complotistes s’en réjouissent. Il sera intéressant de voir comment, en Europe, Elon Musk s’accommodera du Digital Services Act qui vient d’être voté et comment les marques continueront à investir sur le réseau si ce dernier devient définitivement un réceptacle à propos haineux et à fake news. A suivre donc…

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