L’édito

 « Malgré le confinement et l’arrêt de tous les événements, 2020 n’est pas mort. »

La crise du COVID-19 met en péril de nombreuses entreprises, notamment dans le secteur de l'événementiel. Pour les aider, Bpifrance a mis en place de nombreux dispositifs rapides et simplifiés. Patrice Begay, Directeur de la communication de Bpifrance, revient sur ces mesures et appelle à la solidarité de tous les acteurs. Entretien. 

Publié le 23/03/2020 à 21:37, mis à jour le 04/11/2020 à 19:10.

Patrice Begay
© DR

Le secteur de l’événementiel est particulièrement touché par la crise actuelle. Quel message pouvez-vous faire passer à ses différents acteurs ?
Il va falloir déplacer des montagnes et aider les plus fragiles à repartir de l’avant. Mais nous croyons en l'humain. Malgré le confinement et l’arrêt de tous les événements, 2020 n’est pas mort. 2020 ne va pas s’écrire sur les dos des traiteurs, des agences, des prestataires de l’événementiel. Au contraire. La solidarité n’est pas un vain mot, et le cœur du réacteur de la solidarité va se passer demain. 
Tout d’abord, j’encourage les organisateurs à reporter les événements, et non pas à annuler. Il faut être respectueux et solidaire, et gérer les reports avec les prestataires, en respectant toute la chaîne de valeur. 
De même, quand cela est possible, il faut anticiper la reprise avec des briefs dès maintenant, en privilégiant ses partenaires habituels. Se battre pour les petits est essentiel. Le pays est confronté à une crise sans précédent qui risque d’avoir des impacts profonds et durable sur notre économie. Les grands acteurs de l’événementiel vont, certes, être impactés par cette crise. Mais il faut penser à nos belles PME françaises, et se projeter à moyen terme pour être présent à leur côté et penser à la relance. 

Quelles recommandations pouvez-vous faire pour aller dans ce sens ?
Premièrement : celle de respecter les dispositions juridiques contractuelles, mais aussi de continuer à passer des bons de commandes, et surtout, de ne pas différer les règlements pour ne pas mettre en péril les entreprises. 
De même, la gestion des annulations et des reports doit se faire en concertation avec ses partenaires. Il me semble très important, durant cette période, de maintenir de bonnes relations commerciales et humaines. 
Je conseille également de ne pas lancer d’appels d’offres, mais de privilégier ses prestataires habituels. Le service public devrait même donner l’exemple dans ce sens et, dans l’idéal, il faudrait pouvoir assouplir les règles juridiques à ce sujet. 
Enfin, il faut également penser à la saturation qui, inévitablement, va toucher les mois de septembre, octobre et novembre. Les reports des événements se cumulent sur ceux déjà programmés. C’est le moment, dès aujourd’hui, de finaliser les événement de ce dernier semestre, en lançant des bons de commandes par exemple. 

Quelles sont les mesures mises en place par Bpifrance pour aider les entreprises, et plus particulièrement, celles du secteur de l’événementiel ?
Elles sont nombreuses et concernent les entreprises de toutes tailles, qui ont un besoin rapide et vital de trésorerie. Nous proposons donc des prêts sans garantie. Bpifrance est avec eux pour traverser cette crise sans précédent. Les dispositifs sont impressionnants et simplifiés.
Je salue d’ailleurs le travail de nos partenaires bancaires et du gouvernement. 

Une fois la crise passée, ces mesures sont-elles amenées à durer dans le temps ?
Oui, nous ne laisserons tomber aucune entreprise. En ce moment, nous devons faire face à l’urgence, aux besoins de trésorerie. On reporte les loyers, les charges sociales, etc. Une fois le tsunami passé, il faudra créer un autre dispositif. 

Comment voyez-vous l’avenir ?
Je pense que cela va prendre du temps. Je ne crois pas au scénario du retour à la normale dans les 15 jours : nous entrons dans une économie de résilience pour du long terme. Et si cela dure, il faut être solidaire et les grands groupes doivent montrer l’exemple. Il faut être patient, ne pas s’affoler, être unis. 
Une chose est sûre : le monde ne sera jamais plus comme avant.  Pourtant, il faut garder confiance en l’avenir et se poser la question du rebond.

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