L’édito

L’année de tous les …projets !

On dit toujours que la créativité se déchaine sous la contrainte et les idées émergent dans la contradiction ! De ce côté-là, on a été servis en 2022 et l’événementiel a plutôt fait bon usage des aiguillons. La sortie de la crise Covid nous promettait des lendemains qui chantent dans des embrassades tant désirées après deux ans de confinements à répétition ...

Par Xavier Dordor , publié le 21/12/2022 à 17:15, mis à jour le 21/12/2022 à 17:15.

L’année de tous les …projets !
© L’année de tous les …projets !

Le présentiel en a profité dans un premier temps, rattrapé par la demande de sobriété puis l'inflation. Les prestataires (traiteurs, lieux...,) ont dû en premier « faire plus avec moins », bientôt suivis par les agences et les organisateurs de salons.  Cette économie de la sobriété positive ou l’innovation frugale porte un nom : « le jugaad ». On théorise de tout sur tous les continents, et ce mouvement né dans les économies en développement s’apparente selon notre boussole universelle Wikipédia au do it yourself US au bodge anglais au système D français, au jua kali kenyan et enfin au low-tech poursuit Wiki. C’est là où le bât blesse.

Car l’événementiel moderne ne saurait guère être low-tech. Tout concourt vers un high-tech qui s’ajoute aux formats existants -présentiels ou pas - pour mieux les exprimer. Maximiser l’expérience, optimiser l’attention, multiplier les touch-points, animer les communautés ...sont les nouveaux Graals de cette irruption de la techno. Ils participent même de la disruption (immersion, virtualité...). Il faut avouer qu’ils sont séduisants pour tous, donneurs d’ordres, acteurs et participants, ...va-t-on y renoncer pour cette frugalité demandée ?

Outre le sujet budgétaire, la réponse viendra de la RSE et du respect de l’environnement. Elle est normative. La nouvelle directive CSRD qui impose à toutes les entreprises non seulement des paroles mais des engagements fermes et des actes en matière de bilan carbone notamment, change quelque peu la donne. Les marques vont devoir conjuguer leur « Etonne-moi Benoit » dans des briefs qui stipulent les niveaux d’engagement mesurés. Et qui dit mesure dit normes et protocoles décrits, compris, admis, partagés et respectés. On n’y est pas encore, même si en 2022 nous avons fait du chemin.  

Il est sûr que de faire plus avec moins et plus propre, c’est tout l’enjeu.Un enjeu compétitif pour 2023, année charnière avant celle des Jeux olympiques. Le plus grand risque pour notre industrie serait qu’elle soit, pour certains donneurs d’ordre, l’année d’un zapping événementiel alors qu’elle devrait être celle d’un tremplin pour donner de l’élan en maitrisant les techniques, en recrutant et formant les bonnes compétences et en fédérant les talents.

On va y arriver. Tous ensemble ou simplement avec ceux qui le veulent, nous ferons tout pour cela. Bonnes fêtes à toutes et tous. Sobres et frugales ? 

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