L’édito

C’est plus gratuit, mais c’est encore toi le produit !

Décidément notre époque déglingue toutes nos certitudes et délite des frontières jusqu’à lors bien établies. J’en veux pour preuve notamment ceux qui, dans une recherche constante de la martingale gagnante, se mettent à repenser leur business model.

Par Laurence Rousseau, publié le 08/03/2023 à 17:33, mis à jour le 08/03/2023 à 17:53.

C’est plus gratuit, mais c’est encore toi le produit !
© DR

Gratuit, Freemium, payant… jusque-là les choses étaient claires. D’une part, le modèle à la Facebook avec le fameux « si c’est gratuit, c’est toi le produit », entendez par là que vos contenus génèrent de l’audience et que vos données personnelles sont monétisées auprès des régies publicitaires. Drôle de conception de la gratuité… Idem pour YouTube, Instagram ou encore Twitter. D’autre part, le modèle à la Netflix où votre abonnement payant vous exonère des messages publicitaires. 

Mais ça c’était avant. Avant par exemple qu’Elon Musk ne remettre en cause la gratuité du réseau et lance son offre Twitter Blue. A date, l’offre ne rencontre pas le succès attendu mais qu’importe, la boite de Pandore est ouverte. Avant que Mark Zuckerberg n’annonce le lancement d’un abonnement payant pour Facebook et Instagram, afin de certifier les propriétaires de compte également. Payer pour prouver qu’on est bien qui on prétend être, drôle de solution pour soi-disant nettoyer les réseaux des faux comptes… Bref, c’est plus gratuit, mais c’est encore toi le produit !

Autre modèle en passe d’évoluer, celui de Netflix. Pour booster les abonnements à la plateforme, voilà que le géant américain se met au Freemium avec un forfait moins cher en contrepartie de contenus publicitaires. Et pour s’assurer une audience massive, susceptible d’attirer les annonceurs, la plateforme de streaming se met aux programmes live. Premier essai ce week-end avec le show Selective Outrage de l’humoriste Chris Rock. Et plusieurs enseignements : si le programme a rencontré son audience outre-Atlantique, les spectateurs français connectés à 4h du matin n’ont pas eu la « chance » d’écouter Chris Rock parler de Will Smith et sa fameuse gifle, en raison d’un bug sur le paramètre de traduction, semble-t-il. Second enseignement, selon certaines remarques de spectateurs, ce show aurait parfaitement pu être enregistré, le live n’ayant pas apporté de valeur ajoutée à l’expérience. Et ça, c’est davantage un problème pour Netflix, surtout avec un concurrent qui s’appelle Amazon Prime Video, bien positionné sur les événements sportifs. Bref, la guerre des contenus et de leur monétisation est loin d’être terminée ; à vous de voir sous quelles modalités vous comptez y participer. 

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