Brouhaha de campagne

Les politiques s’apparentant désormais à des marques, c’est sans surprise qu’ils en adoptent les codes. Sont-ils devenus pour autant des marques ou des produits comme les autres ? La question mérite d’être posée. La toute récente Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM), ne peut à date constater que la communication digitale des différents candidats échappe encore à des règles pensées pour les médias dits traditionnels, notamment en termes d’équité et de pluralisme de temps de parole. Et ce, sans même parler des fake news, du ciblage algorithmique, des SMS ou encore des influenceurs qui viennent brouiller les lignes, entre communication et publicité.

En conséquence, les communicants et autres directeurs de campagne se sont engouffrés dans la brèche, tels des pirates du web, pour assurer la promo tout azimut de leur champion. De YouTube à TikTok, en passant par Facebook, Twitch ou Twitter, les réseaux sociaux sont devenus des Places to Be pour séduire les électeurs à défaut de les convaincre. Même les gamers sont chassés sur leurs terres, depuis Minecraft ou des jeux vidéo conçus sur mesure. Dès lors, les arènes virtuelles supplantent les agoras physiques, ces meetings où les salles vibrent à l’unisson pour soutenir des idées, dans un face à face incarné.

La démultiplication de ces arènes alimente in fine le sentiment d’un brouhaha médiatique depuis lequel tentent d’émerger des émetteurs de slogans et de punchlines pour capter l’attention. Faites du bruit, il en restera toujours quelque chose… Mais quoi exactement ? Début de réponse dimanche prochain avec cette fois-ci la prise de parole des audiences, et la concrétisation de leur engagement.